Législatives : les enjeux du scrutin

21 candidats se disputeront les suffrages ce dimanche pour le premier tour des élections législatives. Quelles sont les forces en présence ? A quoi faut il s’attendre ?

Le scrutin en chiffres

189 400 électeurs sont appelés aux urnes dimanche. Près de 85 000 dans la première. Plus de 104 000 dans la seconde, avec près de 15 000 votants supplémentaires.
Un record de candidatures : 21 en tout. 12 dans la première circonscription – contre 8 en 2012 ; 9 dans la deuxième circonscription – contre 5, en 2012.
3 femmes se présentent dans la première, 1 seule dans la seconde.
 

Les  problématiques et les enjeux dans  la première circonscription

La famille loyaliste y est encore plus divisée qu’en 2012 : trois candidats issus des rangs des Républicains s’alignent pour ce premier tour : Bernard Deladrière, Gaël Yanno et Sonia Backes.  Philippe Dunoyer, pour Calédonie Ensemble, se présente en successeur de la députée sortante Sonia Lagarde, même si celle-ci n’a donné aucune consigne de vote.
Du côté des programmes, les frontières se font plus floues. Philippe Dunoyer et Bernard Deladrière prônent une sortie qualifiée d’apaisée du référendum, avec un dialogue en amont. Sonia Backes et Gaël Yanno se prononcent pour un référendum dit binaire : oui ou non à l’indépendance ou au maintien dans la France, on discute après.
Chez les non-indépendantistes encore, on trouve Alain Descombels, issu lui aussi des rangs de Calédonie Ensemble mais disparu de la scène politique depuis 2009. Michel Hanocque, qui représente le souverainiste Asselineau, le divers droite Philippe Gras, et Lina Balmelli pour le Front National. Cela fait du monde.
Chez les indépendantistes, Charles Washetine pour l’UNI pourrait-il bénéficier du partage des voix entre tous les candidats loyalistes ? Possible. Mais pas sûr.

La  photographie de la deuxième circonscription

La deuxième circonscription est marquée par le duel entre les deux frères ennemis : le député sortant Philippe Gomès, et le maire de Païta Harold Martin. Philippe Gomès on le sait, prône depuis longtemps un référendum éclairé. En face de lui, Harold Martin agite le spectre d’une indépendance association fomentée par Alain Christnacht avec la complicité de Philippe Gomès et de Paul Néaoutyine.
Mais le maire de Païta n’est pas le seul à se prononcer fermement pour le maintien dans la France. Pascal Vittori et Gil Brial sont sur la même ligne. Et bien sûr, pour le Front National, Bianca Hénin, qui espère capitaliser sur le score de Marine Le Pen. En face d’eux, toujours pour l’UNI, Louis Mapou.

 

Difficile de faire des pronostics

Au vu du nombre des candidats, de l’importance des enjeux entre crise économique et sociétale, et de la proximité avec le référendum… Mais aussi au vu du nombre de candidats loyalistes dans les deux circonscriptions et du faible taux de participation de la dernière élection (moins de 50%), ce scrutin s’avère particulièrement compliqué à analyser.
Seule certitude : une triangulaire est quasiment impossible, puisque le troisième prétendant devrait totaliser 12,5% des inscrits, selon le code électoral.
Il faut se souvenir aussi que l’Union Calédonienne ne participe pas - en tout cas officiellement - à ce scrutin.
 
Pour mémoire, en 2012, Sonia Lagarde avait emporté l’élection dans la première circonscription avec 53,93 %  des suffrages, mais n’avait fait que 26,7% au premier tour contre 30,9%  pour  Gaël Yanno, qui n’avait pas bénéficié d’un report de voix de la part de sa famille politique.
Dans la seconde, Jean-Pierre Djaïwé avait viré en tête du premier tour de scrutin en 2012 avec 36,2% des suffrages. Philippe Gomès avait gagné au second avec 52,55%  et 2 000  voix de plus que le candidat indépendantiste, grâce au report des voix loyalistes.