En se présentant à la députation dans la première circonscription, Pascal Lafleur est prêt à reprendre le flambeau de son père. Une candidature tardive, portée avec pour suppléante Pascale Daly, à laquelle il explique avoir longuement réfléchi.
Poursuivre la voie de la poignée de main
La Nouvelle-Calédonie a tourné la page des Accords Matignon et Nouméa avec les trois référendums, explique-t-il. Pour autant, il ne reconnaît pas dans les projets des candidats loyalistes actuels la philosophie de ces accords. "Aujourd’hui, il n’y a personne qui porte ce que je souhaite pour l’avenir du territoire. Donc, j’y vais" explique Pascal Lafleur. "Je souhaite absolument poursuivre dans la voie que nous ont laissé deux grands hommes, Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, la poignée de mains, et j’ai l’impression qu’aujourd’hui, on n’est plus du tout dans cette optique-là. Je suis contre l’exclusion, je suis contre l’indépendance, je suis contre tout ce qui nous fait nous éloigner les uns des autres".
"Une place pour tout le monde"
Parmi les propositions du candidat, le maintien de seulement deux provinces sur trois, la nomination d’un Monsieur Calédonie à Paris, entouré de spécialistes métropolitains et calédoniens, pour notamment discuter du futur statut, des discussions avec l’État pour le territoire dans son ensemble, et non en fonction des appartenances politiques. Pascal Lafleur veut aujourd’hui des solutions, sans indépendance, mais sans exclusion.
"Il faut garder les principes de la poignée de main. C’est le partage, c’est le dialogue, c’est une place pour tout le monde. On sait très bien qu’il y a une majorité aujourd’hui non-indépendantiste et il ne faudrait pas qu’on arrive à exclure une partie des responsables politiques ou des idées politiques. Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde et il faut qu’on construise la Nouvelle-Calédonie sur ces bases là".
Un manque de leaders
"Que ce soit chez les indépendantistes ou que ce soit dans le camp non-indépendantiste, il n’y a plus d’unité, il n’y a plus de leaders avec lesquels on peut discuter, derrière lesquels on peut se ranger. C’est une des grosses difficultés de la Nouvelle-Calédonie aujourd’hui, c’est qu’il y a trop d’interlocuteurs qui défendent des choses différentes. La seule chose qui les unit, c’est soit l’indépendance, soit rester dans la France. Mais pour moi, ce ne sont pas des solutions, c’est pas suffisant".
S’il est élu, Pascal Lafleur prendra ses distances avec ses affaires. Pour les trois semaines qui restent jusqu’au scrutin, outre une campagne numérique sur les réseaux sociaux, il organisera une série de réunions en petit comité, chez l’habitant, pour aller, dit-il , à la rencontre des Calédoniens.
Rencontre avec Laurence Pourtau et Claude Lindor :