Le résultat de ce 1er tour n’est pas une surprise avec deux duels attendus : Philippe Dunoyer face à Sonia Backès dans la 1ère circonscription et Louis Mapou face à Philippe Gomès, dans la seconde.
Mais la vraie surprise de ce 11 juin, c’est le très fort niveau de l’abstention.
Mais la vraie surprise de ce 11 juin, c’est le très fort niveau de l’abstention.
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Un niveau de participation historiquement bas, record même, tous scrutins confondus à l’exception des élections européennes : 34 % seulement des électeurs de la première circonscription et 37 % de la seconde ont voté, soit à peine plus d’un électeur sur 3 qui s’est déplacé aux urnes ce dimanche. La faute à la multiplication des candidatures, aux vacances scolaires, à la dureté de la campagne ? Probablement un peu de tout ça à la fois…
Conséquences, les quatre candidats qualifiés pour le second tour – deux par circonscriptions - sont en fait des repêchés électoraux puisqu’aucun n’a pu franchir la barre des 12,5 % des inscrits, synonyme de présence au second tour automatique.
Dans la première, Philippe Dunoyer s’impose avec 7 780 voix, soit 27,88 % des suffrages. Sonia Backès sort donc deuxième avec 17,27 % des voix, d’une courte tête devant Gaël Yanno, le candidat de l’UCF, qui recueille 15,86 % des votes. Bernard Deladrière est 4ème à un peu plus d’un point et Charles Washetine, pour l’Uni recueille lui 10% des suffrages. Le front national avec Lina Balmelli récolte 6,75 % des voix… Les autres candidats ne dépassent pas la barre des 2,5 %.
Dans la seconde circonscription, c’est le duel attendu entre le candidat de l’Uni et le député sortant qui est sorti des urnes pour le second tour, mais là encore avec des score très faibles : Louis Mapou recueille 11 262 voix, soit 30, 08 % des voix devant Philippe Gomès (Calédonie ensemble), 23,94 %.
Harold Martin est le troisième homme de cette élection avec 15,36 % des suffrages, suivi de Bianca Hénin (11,69 %), Gil Brial (10 %) et Pascal Vittori (6,83 %).
Les 3 autres candidats sont sous la barre des 1 %.
Sonia Backès favorite du second tour
C’est en tout cas ce qui ressort d’une première addition des voix de la famille « Les Républicains » dont sont issus Sonia Backès, Gaël Yanno et Bernard Deladrière, ce dernier étant le candidat officiel. LR qui pèse près de 45 % des suffrages exprimés hier, une constante depuis les législatives de 2012 et les dernières municipales de 2014.
Pour autant, on le sait l’arithmétique électorale n’est pas toujours cartésienne, et 1 + 1 au premier tour d’une élection font rarement 2 au second tour.
Les prochaines 48h seront déterminantes : une chose est sûre, le siège de député dans cette première circonscription est acquis au camp du maintien de la Calédonie dans le France…alors les stratégies locales, voire politiciennes pourraient l’emporter. Avec cette question qui doit depuis hier soir hanter les états major du Rassemblement et de l’UCF : Comment se rallier à Sonia Backès le 18 juin prochain sans acter de fait son leadership sur Les républicains de Nouvelle-Calédonie ? C’est clairement la bataille des provinciales de 2019 qui pointe dès ce second tour.
Reste, qu’au-delà des tactiques de partis, la proximité de l’électorat de Sonia Backès et de Gaël Yanno d’une part, et de Bernard Deladrière d’autre part est réelle, même si Philippe Dunoyer a lancé dès ce dimanche soir un appel du pied aux électeurs de Bernard Deladrière, eu égard à leur vision commune de la sortie de l’Accord de Nouméa.
Deux facteurs : sursaut de participation et report des voix
A participation égale, le député sortant est donné favori s’il parvient à capitaliser le vote « bleu, blanc, rouge » de ce premier tour, soit un peu plus de 25 000 voix au total. Au vue des affrontements entre Philippe Gomès et Harold Martin lors de la campagne du premier tour, l’incertitude porte bien sûr sur le report des voix recueillies par le maire de Païta, lequel a dit son souhait de s’entretenir avec Philippe Gomès pour exiger des garanties pour la Nouvelle-Calédonie française.
Pour Louis Mapou, le candidat de l’UNI, la clé de ce scrutin, sera la mobilisation et plus précisément les consignes de vote qui pourraient émaner dans cet entre-deux-tours de l’Union Calédonienne. Rappelons qu’en 2012, Jean-Pierre Djaiwé alors candidat du FLNKS avait recueilli 25 644 suffrages au second tour, sachant qu’un sursaut de participation d’environ 10 points a été observé dans cette circonscription lors des législatives de 2012 et de 2007.