Fuerte, Tahiti 15, Choquette, Simpson ou encore Nishikawa, les chercheurs ne manquent pas d’originalité pour nommer les variétés d’avocats. Autour des échantillons verts ou mauves, des producteurs et des distributeurs sont venus échanger, jeudi 14 avril, à Pocquereux (La Foa), à la demande des instituts de recherches et des coopératives. Pour eux, il y a nécessité à optimiser le secteur.
"Toutes ces collections qui sont conservées sur le site de Pocquereux, à La Foa, ne sont pas forcément valorisées. Ce qui est dommage, parce que nous avons une très grande diversité génétique, que nous devrions retrouver sur les étals", estime Stéphane Lebegin, ingénieur de recherche, responsable du site de recherche de l'Institut agronomique calédonien, à La Foa.
Une envie de consommer des produits locaux
Davantage de variétés pour davantage d’avocats, cette volonté fait également écho à une baisse de la production locale. Cette dernière est ainsi passée de 80 tonnes, en moyenne, à 40 tonnes, l’année dernière. En cause : le climat et les intempéries. Pour autant, le consommateur devient plus exigent et veut du produit pays.
"Honnêtement, il préfère consommer local, sachant que la texture est bien meilleur. D'autant que nous avons des imprévus avec l'import. Dès fois, [les avocats, NDLR] arrivent très bien, mais sont pourris une fois en rayon. Nos clients demandent du local", observe Cheyenne Teikivahitini, cheffe du rayon fruits et légumes au supermarché Auchan de Savannah (Dumbéa).
Rééduquer la population à manger ce qui pousse avec la saison
Du local et surtout avec les producteurs qui vont avec. Ils étaient une trentaine à l’écoute, jeudi, lors des échanges techniques. Venus des îles Loyauté, où sont cueillis 60% des avocats du pays, du Nord et du Sud, chacun rencontre des problématiques différentes. Et parfois, les plus jeunes ont envie de produire autrement, selon les saisons.
"Nous nous rendons compte qu'il y a, du coup, une grosse rééducation de la population à effectuer pour réhabituer les gens à consommer ce qui pousse au moment où on a besoin de manger. C'est ne plus vouloir d'un légume qui vient d'ailleurs juste parce qu'on en a envie à un moment. C'est faire en fonction de l'offre", résume Lucas Sandras, de la SCA Oasis doré, au Mont-Dore.
L'offre, justement, est encore insuffisante, pour le moment, mais se veut ambitieuse, au travers de cette journée d’échanges. Une graine a été plantée, ne reste qu’à espérer que ce qui germera fera recette.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Nathan Poaouteta :