Covid-19 : les anti-passeport vaccinal défilent à Nouméa

Manifestation contre le pass sanitaire et la vaccination obligatoire. 24 avril 2021

Environ deux cents personnes ont défilé ce samedi 24 avril à Nouméa pour s’opposer à la mise en place d’un éventuel passeport vaccinal. Une délégation a été reçue en fin de matinée par le président du Congrès Roch Wamytan.

Ils se qualifient de "vaccino-sceptiques" et s’inquiètent de la mise en place d’un potentiel passeport vaccinal pour pouvoir voyager. Partis de la baie de la Moselle, environ deux cents personnes selon la police, trois cents selon les organisateurs, ont défilé ce samedi 24 avril jusqu’au Congrès à l’appel de quatre associations, Corail Vivant Terre des hommes, Tokoni Ki Uvea Mo Futuna, l’association de Hihifo et Ensemble pour la planète (EPLP).

Pas de vaccin obligatoire et pas de passeport vaccinal

Nous disons que les essais sont en cours et qu’ils ne seront achevés qu’en 2023. Donc jusque-là, il n’est pas éthique d’imposer la vaccination à qui que ce soit. Et bien sûr, le corollaire de cette obligation vaccinale serait la détention d’un pass sanitaire auquel nous sommes totalement opposés", explique Martine Cornaille, présidente d’EPLP.  

Deux cents personnes ont défilé à Nouméa


Méfiance envers le vaccin

Dans la foule, des citoyens de tous horizons dont les motivations vont bien au-delà de l’opposition au passeport vaccinal. Dans le cortège, c’est  sa défiance envers les vaccins, que l’on veut montrer. " On est des rats de laboratoire", lance Bernard, "et on sait très bien que dans le monde, il y a des cas de complications qui vont parfois jusqu’à la mort par cette espèce de thérapigénique qui nous transforme en tomates OGM ". 

Des traitements "interdits" ?

Pour Ponove, opposé à la vaccination, " le corona n’est qu’une simple grippe qui se soigne avec les médicaments qui sont en place. " Parmi eux, Ponove cite " la chloroquine ou l’ivermectine ". Des traitements qui auraient faits leurs preuves mais qui seraient " interdits " selon Bernard. 
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pourtant décidé d’interrompre les essais sur le premier, jugé inefficace, et le second est loin d’avoir démontré son efficacité, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Si les équipes médicales du monde entier sont bien à la recherche d’un traitement, à ce jour aucun médicament ne guérit coronavirus. Seuls ses symptômes peuvent être traités. 

Ce qui est envisagé en Calédonie

Rappelons que l’épidémie de coronavirus a fait trois millions de morts dans le monde et qu’à ce jour le vaccin n’est pas obligatoire. 
En Calédonie, une obligation vaccinale est bien à l’étude pour des postes au contact avec des voyageurs. Les personnes qui ne souhaiteraient pas être vaccinées seraient alors replacés sur un autre poste de travail. 
De même, le pass vaccinal, qui permettrait aux personnes vaccinées de voyager plus facilement, n’est envisagé sur le territoire que sous la forme d’une réduction du temps de quatorzaine. Aucun pass " qui autoriserait seulement les vaccinés à aller au restaurant ou en boîte de nuit ", comme certains manifestants l’affirment n’est à l’étude. 

Les manifestants devant le Congrès

Reçus au Congrès

En fin de matinée, une délégation a été reçue par le président du congrès. Selon Martine Cornaille, Roch Wamytan se serait engagé à permettre au collectif d’association d’exposer leur point de vue devant le bureau du Congrès.
Sollicités, ni le gouvernement, ni le haut-commissariat n’ont donné suite aux demandes d’entretien. 
A noter que finalement, comme les organisateurs s’y étaient engagés, aucune étoile jaune n’était visible ce samedi dans le cortège.  

Le reportage de Louis Perin et Claude Lindor