Les apiculteurs du Pacifique se retrouvent à Fidji

Des apiculteurs en formation en Nouvelle-Calédonie
Fidji accueille cette semaine le tout premier congrès d’apiculture des îles du Pacifique. Un congrès auquel participe une délégation du syndicat des apiculteurs de Nouvelle-Calédonie. Une organisation née en 2016 et qui voudrait voir la filière apicole calédonienne se professionnaliser.

Le premier congrès d’apiculture des îles du Pacifique a ouvert ses portes ce lundi à Fidji. Pendant une semaine, des apiculteurs de la région vont échanger sur leurs pratiques, participer à des ateliers et des tables rondes. 

Le premier congrès des apiculteurs des îles du Pacifique à Fidji


Sont présents des apiculteurs de Fidji, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, des îles Cook, mais aussi une délégation du syndicat des apiculteurs de Nouvelle-Calédonie, dont son président, Philippe Lemaître, ravi de l’organisation de ce nouveau rendez-vous :  
" C’est la première fois qu’un tel événement va avoir lieu dans la région. Ça va nous permettre de prendre des contacts avec les différents acteurs des différentes îles du Pacifique et de pouvoir ensuite échanger sur les pratiques et surtout sur un point qui nous paraît important, l’aspect sanitaire. Parce que le jour où le Varroa va rentrer sur le territoire, on va avoir de gros dégâts".   

" Les abeilles calédoniennes vont bien"

Pour l’heure, ni Varroa, cet acarien qui décime les ruchers notamment européens, ni pollution majeure aux néonicotinoides, ces pesticides responsables de la disparition de nombreux insectes pollinisateurs. La Nouvelle-Calédonie fait presque office de havre de paix pour les abeilles. Une situation pas si courante qui permet au syndicat des apiculteurs calédoniens, d’envisager l’avenir avec sérénité. 
" Les abeilles calédoniennes vont bien, même si on a quelques pathologies comme la loque américaine, la loque européenne, le SBV, la nosémose. Mais en général, ça va relativement bien, la filière apicole se professionnalise. On a depuis une dizaine d’années quelques apiculteurs qui ne font que ça" explique Philippe Lemaître.  

Toiletter la règlementation

Et pour accompagner cette professionnalisation, le syndicat voudrait un toilettage de la réglementation sur l’étiquetage mais aussi sur les contenants autorisés, un sujet régulier de friction entre producteurs et autorités sanitaires. 
" Soit on l’autorise, soit on ne l’autorise pas. Et si on l’autorise, on l’autorise du Nord au Sud. On a actuellement des apiculteurs qui ont été sanctionnés pour l’utilisation de certaines bouteilles" poursuit Philippe Lemaître. "La position du syndicat est claire là-dessus. C’est, dans le cadre de la réduction des déchets, permettre effectivement l’utilisation des contenants avec des normes de stérilisation, un changement du bouchon ou de la capsule, un produit noble doit être mis dans des contenants nobles et propres".   
Le syndicat compte une centaine d’adhérents et ils seraient plus de 650 apiculteurs déclarés sur le territoire. C’est beaucoup, mais tous sont loin d’en vivre. Si 25 ruches suffisent à obtenir la carte agricole, le syndicat estime qu’il faut disposer d’au moins 60 colonies pour espérer tirer un petit revenu de cette activité. 

La sécheresse menace l’apiculture

Et ce samedi 20 mai, marquait la journée mondiale de l’abeille. L’occasion de mettre en avant l’importance de ce maillon essentiel qui permet de polliniser les cultures et ainsi contribuer à la sécurité alimentaire.
Le phénomène El Niño qui pourrait revenir durant le deuxième semestre de l’année risque de bouleverser ce schéma et contraindre les apiculteurs à se réorganiser. 

Le reportage d’Ismaël Waka Ceou et Nathan Poaouteta 

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