Les associations font face au manque de dons de denrées alimentaires fraiches

Le foyer Béthanie et la Rapsa manquent de dons alimentaires frais
Les dons alimentaires se font plus rares pour les associations et autres institutions qui viennent en aide aux autres. C’est le cas pour le foyer Béthanie ou la Rapsa qui peinent à mener à bien leurs missions sans ces aides.

Depuis le début de la crise Covid, cinq associations bénéficiaient des invendus en produits alimentaires frais, dont le foyer Béthanie, un centre d'hébergement à Nouméa pour les femmes en difficulté. Mais la situation a pris un tournant inquiétant ces derniers mois. L'un des plus gros donateurs a en effet décidé de ne plus fournir ces denrées alimentaires.

Un lourd impact financier

Au coeur de Nouméa, le foyer Béthanie, abri crucial pour les femmes en difficulté, fait face à une pénurie de denrées alimentaires fraiches. Un supermarché local, qui fournissait régulièrement des dons, a récemment mis fin à son soutien, laissant le foyer face à des étagères presque exemptes de fruits, de légumes et de produits laitiers.
"Ça a un impact financier parce que depuis 2020, date à laquelle les dons de denrées alimentaires fraiches ont commencé de manière régulière, on avait divisé notre budget alimentation par deux, passant de 5 millions CFP d’achats par an à seulement 2,5 millions l’année dernière. Donc c’était considérable" explique Laure, la directrice du foyer Béthanie. "Parce qu’il ne faut pas oublier que nos structures coûtent très cher en fonctionnement aux institutions qui nous suivent, qui sont là pour payer le fonctionnement de Béthanie, et que c’est aussi un peu les Calédoniens qui payent pour nous. Et c’est vrai que si on pouvait économiser deux millions et demi par an, c’était une bonne chose pour tout le monde". 

Fondé en 1964, le foyer Béthanie a aidé des centaines de femmes en difficulté. Aujourd’hui, il accueille une quarantaine de résidentes, toutes touchées par cette pénurie.
"C’est un sacré budget pour avoir quand même quelque chose pour manger. On est obligé d’acheter du poulet ou de la viande fraiche. Mais quand il y a moins de dons, ça pèse un peu, et nous on le sent aussi. Quand on vient aider souvent à la cuisine, on le voit aussi" souligne Rosalie, pensionnaire du foyer Béthanie. 

Une opération gagnant-gagnant

La Rapsa (Réintégration des anciens prisonniers dans une société accueillante), active depuis 1976, a également ressenti les répercussions de cette pénurie. Chaque année, elle aide 120 anciens prisonniers à se réinsérer, un processus qui pourrait être compromis sans un approvisionnement alimentaire stable.
"Nous lançons un appel aussi aux acteurs de la grande distribution, aux partenaires, aux supermarchés, aux petits commerces et autres, de penser aux personnes nécessiteuses en précarité, dont nous faisons partie à la Rapsa" explique Ludovic Fels, le directeur de la Rapsa qui rappelle que le don de denrées est une opération gagnant-gagnant. "Nous sommes, je le rappelle, éligibles au mécénat associatif donc nous pouvons établir des reçus fiscaux pour ces généreux donateurs dont les denrées seront utilisées à bon escient dans nos structures au profit de nos publics".

Appel aux dons

Face à l’incertitude, le foyer Béthanie et la Rapsa cherchent à s’adapter à cette nouvelle réalité. C’est en tout cas un rappel du rôle crucial que jouent les dons dans le soutien de ces institutions vitales pour la société calédonienne. 
Et pour répondre à l'appel aux dons en denrées fraiches deux numéros : le 28 14 61 pour contacter la Rapsa, et le 27 37 75 pour contacter le foyer Béthanie.
Le reportage de Steeven Gnipate et de Nicolas Fasquel.

©nouvellecaledonie