L'essentiel de l'actualité dans le Pacifique en bref : le patrimoine immatériel des aborigènes protégé dans l'état du Victoria, les tensions à Bougainville après le retrait de Rio Tinto ou encore la corruption aux iles Cook.
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Patrimoine immatériel
Après le Québec, le Victoria en Australie est le deuxième territoire du Commonwealth à légiférer sur la protection du patrimoine immatériel indigène.
La loi entrera en vigueur le 1er août et couvre entre autres les mythes, chants, danse, la médicine traditionnelle, etc. Toute entreprise qui exploite les cultures indigènes à des fins lucratives, sans demander l'autorisation des propriétaires coutumiers, écopera d'une amende d'1.5 million de dollars. S'il s'agit d'un individu, l'amende est moins salée - 280 000 dollars.
Mines
À Bougainville, le Parlement provincial a condamné le retrait de Rio Tinto. Il a ouvert une session extraordinaire mardi pour discuter de l'avenir de la mine d'or et de cuivre de Panguna. Fin juin, le géant minier a distribué gratuitement ses parts de la mine (53.8%), aux gouvernement papou et bougainvillais, de telle sorte qu'ils se retrouvent à égalité, avec 36.4% chacun. Mais John Momis, le Président de Bougainville, est furieux que sa province ne récupère pas toutes les actions de Rio Tinto. Cette décision de la compagnie minière ravive les plaies de la guerre civile bougainvillaise. L'une des raisons du conflit était justement que beaucoup de Bougainvillais considéraient que l'état papou prenait une trop grande part des profits miniers de Panguna. John Momis exige que Rio Tinto et le gouvernement papou co-financent la réhabilitation de la mine et les opérations de dépollution autour de la mine. Il veut associer les églises et les propriétaires coutumiers de la mine dans une campagne internationale pour faire pression sur Rio Tinto.
PNG
En Papouasie Nouvelle-Guinée, la voie est libre pour Exxon Mobil. Le géant américain des hydrocarbures veut racheter une partie des parts d'InterOil dans le deuxième projet gazier du pays, Papua LNG, qui exploitera à terme les gisements d'Elk et Antelope. Oil Search, et son partenaire français, Total, s'est finalement retiré de la bataille, et n'a pas surenchéri sur l'offre d'Exxon Mobil.
Indonésie
L'Australie, complice du massacre des communistes indonésiens. C'est le verdict du Tribunal Populaire International de La Haye pour les crimes contre l'Humanité en Indonésie. Une conclusion qui n'est en rien juridiquement contraignante pour l'Australie. En septembre 1965, des officiers de la garde personnelle du Président Sukarno tentent un putsch, et assassinent 6 généraux anti-communistes. Le Président ne les soutient pas. Mais c'est un autre général, le conservateur Mohammed Suharto, futur Président du pays, qui organise la répression. En 6 mois, au moins 500 000 Indonésiens soupçonnés d'être des sympathisants communistes sont torturés et massacrés, et les femmes victimes de violences sexuelles systématiques. On est en pleine guerre froide, les États-Unis et leurs alliés, la Grande-Bretagne et l'Australie voient donc d'un bon oeil la répression des communistes indonésiens. Selon le rapport du Tribunal Populaire International, le gouvernement australien de l'époque était au courant des massacres, mais il a continué à faire de la propagande pour manipuler l'opinion internationale en faveur de l'armée indonésienne. L'actuel Président indonésien, Joko Widodo, a refusé de présenter des excuses aux familles des victimes au nom de l'état indonésien.
Cook
Aux Îles Cook, le chef de l'opposition est reconnu coupable de corruption. C'est ce qu'annonce la radio néo-zélandaise internationale. Quand il était ministre des Ressources marines, Teina Bishop a accordé 18 permis de pêche à Huanan Fishery, une filiale de Luen Thai, un grand groupe de pêche hong-kongais. En échange, il a touché un prêt d'une autre filiale de Luen Thai, Century Finance. Teina Bishop risque jusqu'à 14 ans de prison mais il va probablement faire appel de la décision de justice.