Les Calédoniennes paient un plus lourd tribut que les hommes en matière de santé

A l’occasion de la journée internationale d’action pour la santé des femmes, une journée leur était dédiée ce vendredi 28 mai, à l’agence sanitaire et sociale, à Nouméa. Des Calédoniennes ont pu évaluer leur condition physique, à travers des ateliers. 

La journée internationale d'action pour la santé des femmes : une occasion pour de nombreuses volontaires de tester leur condition physique à travers un parcours de santé ludique et gratuit. Pas besoin de matériel sophistiqué pour faire du renforcement musculaire... de petites bouteilles d’eau font l’affaire. "C'est génial ! On a encore de la ressource à 70 ans passés...j'ai appris qu'il fallait boire tous les quarts d'heures, chose que je ne faisais pas assez souvent" raconte Suzanne, pas mécontente de ses performances sur les activités.


Au programme de cette journée : des stands d'information mais aussi des ateliers d'apprentissage ou encore des tests de dépistage de la glycémie. Pour l'agence sanitaire et sociale, l'objectif de cette journée est avant tout une action pour faire réfléchir sur la façon dont santé et bien-être se rejoignent et se complètent.

Pour être en forme, l’Organisation mondiale de la santé recommande 30 minutes d’activité physique par jour et le sport n’est pas la seule option. Pour Caroline Valat, chef de projet activité physique et alimentation, les opportunités de se dépenser ne manquent pas. Elle cite notamment le fait de prendre les escaliers au lieu de l'ascenseur lorsque cela est possible, de se garer un peu plus loin et marcher pour aller jusqu'au magasin, ou encore de faire le ménage et d'aller au champ.

Le reportage radio de Coralie Cochin.

Le parcours santé de l'agence sanitaire et sociale

 

Les femmes sont plus touchées que les hommes

En Calédonie, près de sept femmes sur dix, entre 18 et 65 ans, souffrent d’obésité abdominale. C’est presque deux fois plus que les hommes. "La vie n'est pas tendre avec les femmes" confie Dominique Mégraoua, médecin à l'agence sanitaire et sociale.

On est dans une société qui n'est pas encore tout à fait égalitaire, il y a des progrès à faire : la charge mentale, s'occuper des enfants... c'est difficile au quotidien et malheureusement, les femmes trop souvent, s'occupent plus de leur entourage que d'elles mêmes et leur santé en pâtit.

Dominique Mégraoua, médecin à l’agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie


Or, l’obésité favorise les pathologies chroniques comme l’apnée du sommeil, l’hypertension ou encore le diabète, la maladie la plus répandue chez les femmes sur le Caillou.

Lutter contre les cancers féminins

A noter que le cancer du col de l’utérus reste parmi les premières causes de décès chez les Calédoniennes. Le HPV, aussi connu sous le nom de papillomavirus, est le principal responsable de ce cancer particulièrement foudroyant. Il existe pourtant un vaccin pour s'en protéger, proposé au collège, dès l’âge de 12 ans, depuis 2015 par l'agence sanitaire et sociale. Pourtant, seule une adolescente sur deux se fait vacciner. 

Ecoutez les précisions de Tania Philippi, responsable du programme des cancers féminins à l’agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie, au micro de Coralie Cochin. 

Tania Philippi


En 2020, 9916 femmes ont réalisé un frottis en prévention du cancer du col de l'utérus. L'équipe de l'agence sanitaire et sociale s'est rendue dans 57 collèges et a vacciné 1006 jeunes filles contre l'infection liée au virus HPV.