Les Calédoniens continuent de trouver du travail : ce que nous apprend le point trimestriel sur l'emploi salarié

Grue sur un chantier de construction, image d'illustration.
L’Institut de la statistique et des études économiques a publié la situation de l’emploi salarié dans le secteur privé au troisième trimestre 2022. Une analyse éloquente et plutôt positive : les chiffres augmentent jusqu'à atteindre un nouveau record, notamment dans le secteur des services, la filière construction continue à remonter, le commerce embauche à nouveau. En revanche, l'agriculture marque un recul.

Un nouveau palier de franchi. Entre juillet et septembre 2022, le nombre de salariés calédoniens qui travaillent dans le privé a augmenté de 0,6 %, par rapport au trimestre précédent. C'est ce qu'indique le point trimestriel diffusé ce mardi 28 février par l'Institut de la statistique et des études économiques. Une hausse qui vient confirmer la tendance amorcée fin 2021. Avec 68 130 salariés déclarés par 11 110 employeurs auprès de la Cafat, le niveau de l’emploi franchit un niveau jamais égalé. Et dans le détail, cette hausse se retrouve dans presque tous les secteurs.

+ 2,7 % dans la construction

L'emploi poursuit sa progression dans cette filière jugée longtemps sinistrée, avec 6 290 salariés déclarés au troisième trimestre 2022. C'est la première fois en une décennie qu'elle enregistre trois trimestres consécutifs de progression. "Cette augmentation, écrit l'Isee, concerne directement les activités de travaux de terrassement spécialisés, montage de structures métalliques, maçonnerie générale, construction d'autres bâtiments et installation d'équipements."

+ 1,4 % dans l'industrie

Au troisième trimestre 2022, 15 530 salariés étaient déclarés dans l'industrie, un phénomène marqué en particulier dans la production et la distribution d'électricité, "en lien avec la mise en fonctionnement de la centrale accotée temporaire pour la SLN". Mais aussi l'industrie manufacturière (métallurgie, boulangerie-pâtisserie, chocolaterie). Soit 830 emplois de plus en un an pour ce secteur. Un résultat cependant temporisé par les annonces de plan social de la SLN en fin d’année dernière. 

+ 0,6 % dans le commerce

Après un repli au deuxième trimestre 2022, le commerce a recommencé à embaucher au troisième. Ce qui a surtout concerné l'alimentation générale, les supermarchés et le commerce de détail. C'est 180 emplois de plus sur un an. 

+ 0,3 % dans les services

Le premier pourvoyeur d'emplois dans le privé : un sur deux. Le secteur des service comptabilisait 33 740 salariés au 30 septembre 2022. "Pour le quatrième trimestre consécutif, il enregistre une progression de ses effectifs (…), le niveau de l'emploi atteint ainsi un niveau record." Des salariés supplémentaires qu'on trouve d'abord dans l'hébergement et la restauration (+ 2%), surtout dans des hôtels de Nouméa. "Dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques, les effectifs salariés augmentent de 0,9 % sur trois mois, tirés par les activités de conseil pour affaires, d'ingénierie et d'études techniques." Sur un an, ce secteur des services a gagné 1 260 emplois.

- 4,1 % dans l'agriculture

Seule l’agriculture a perdu des salariés, au troisième trimestre 2022. Ils étaient 1 740. Une baisse amorcée au trimestre précédent qui "touche en particulier les activités d'aquaculture, de sylviculture et autres activités forestières et de reproduction de plantes"

Les salariés en plus sont surtout des jeunes 

Les moins de trente ans, qui représentent 23 % des effectifs globaux, bénéficient de cette embellie. "A l'inverse, l'emploi des 55 ans et plus recule de 3%", relève l'Isee. Autre enseignement de ce post sur le troisième trimestre 2022 : "dans le secteur des services, où les femmes occupent six emplois sur dix, les effectifs supplémentaires sont exclusivement féminins." Tandis que "les hommes, plus présents dans l'industrie, où ils occupent 73 % des emplois, concentrent l'ensemble des effectifs supplémentaires dans ce secteur." 

Embauché davantage, licencié moins

Selon l’Institut de la statistique et des études économiques, cette progression continue du nombre de salarié est due à plusieurs facteurs : la hausse du nombre de nouveaux contrats (+ 2,5%), et la baisse des ruptures de contrat (- 2,1%). Pour le dire autrement, on a embauché plus et licencié moins. 
Dans le même esprit, le nombre d’entreprises qui ont mis la clé sous la porte a baissé de 9,4 % et les liquidations judiciaires, de 37 %. "Ce résultat est conforté par d'autres indicateurs." Comme l’indicateur du climat des affaires (ICA), qui synthétise l’opinion des chefs d’entreprises. Il remonte et gagne 1,1 point sur un trimestre. Soit presqu’aussi bien qu’après le troisième referendum.