Les chevaux de la Gourmette en transhumance forcée

Des chevaux regroupés à Tontouta
Le club équestre de la Gourmette à Magenta, a évacué tous les chevaux vers des lieux d’accueil provisoires. Comme pour beaucoup d’associations, les problèmes financiers  ont conduit les dirigeants à réorganiser les activités, et à mettre plusieurs personnes au chômage partiel.
Une atmosphère aussi inédite qu’attristante. L’habituelle activité qui fait cohabiter hommes et chevaux dans l’enceinte de la Gourmette a laissé place à un silence pour une fois sans effet apaisant.
Les cinq salariés et un patenté ont été payés au mois de mars, mais placés au chômage technique à compter du début avril. Plus de recettes, et surtout pas celles des vacances scolaires qui auraient dû en ce moment même amener une centaine d’enfants pour la découverte ou la pratique de l’équitation. « C’est une désolation », déplore Lydia Pandosy, la trésorière du club. « Les dommages collatéraux sont terribles, nous ne pouvons plus honorer les salaires. Et puis nos installations vides attirent des visiteurs qui ne respectent pas vraiment les lieux. »
 

Propriétés d’accueil 

Plus de personnel pour s’occuper des chevaux, pour cause de respect du confinement et à cause des contraintes économiques, le club a donc décidé de transférer les animaux. Une dizaine de chevaux appartenant à des propriétaires privés ont rejoint le domicile de leur maître, les autres ont été placés dans des propriétés privées. Une vingtaine d’entre se trouvent à Tontouta, dans un espace qu’ils semblent apprécier en groupe, malgré cette proximité inhabituelle pour des animaux qui vivent en boxes individuels.
« Ici, ils peuvent brouter l’herbe à volonté, d’ailleurs ils ont bien nettoyé le terrain, mais nous leur donnons aussi du foin et des granulés », précise Bruno d’Arcangelo, le président du club de la Gourmette. « Ils me surprennent parce qu’ils sont tous mélangés, et il n’y a pas de bagarre. Je viens m’occuper d’eux tous les jours ». 

 

Une reprise qui s’annonce aussi difficile

En marge du personnel mis au chômage technique, le club a interrompu sa consommation d’eau et d’électricité pour limiter les frais aux incontournables besoins alimentaires et sanitaires des chevaux. En sachant que la reprise, après le confinement, sera difficile aussi : la relance de l’économie passera avant celle des loisirs, les cavaliers ne se remettront peut-être pas tous en selle immédiatement.
Le reportage d'Erik Dufour et Claude Lindor 
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