Les cultures du Pacifique représentées dans un clip de Vaiana 2, un danseur calédonien a participé au tournage

Narcisse Hautaulu pratique la danse en loisir. Il travaille pour la mairie de Nouméa.
C'est un véritable conte de fées qu'a vécu un Calédonien d'origine wallisienne. Il y a quelques mois, en voyage de noces en Nouvelle-Zélande, il a participé au tournage du clip de "Vaiana 2", la superproduction de Walt Disney. Un moment inoubliable au cours duquel il a tissé des liens forts avec d'autres danseurs du Pacifique.

Avec un milliard de dollars de recette au niveau mondial, le dernier opus des aventures de Vaiana, sorti en novembre, est un succès au box-office. Né en 2016, ce film d'animation qui se déroule sur une île fictive s'inspire largement de celles du Pacifique.

Mais en janvier, la fiction est devenue réalité sur la plage d'Onemana, à Waikato, sur l'île du nord de la Nouvelle-Zélande. Des chanteurs, des musiciens et trente-huit danseurs se sont rassemblés autour d'une musique intitulée "We're back", tirée de Vaiana 2.

Narcisse Hautaulu, dit Taku, y était pour représenter Wallis-et-Futuna. Ce Calédonien d'origine wallisienne a répondu au casting lancé en décembre par Te Vaka, un groupe de musique installé à Aoetaroa et qui participe à la bande originale de Vaiana.


Valoriser les îles...

Te Vaka s'est mis en quête de dénicher des danseurs de toutes les îles du Pacifique : Fidji, Tokelau, Tuvalu, Kiribati. Dans l'idée de reproduire une scène. "À la fin de Vaiana 2, il y a une scène emblématique qu'on a rejouée, raconte Taku. Cette scène, c'est la rencontre des peuples de Micronésie, de Mélanésie et de Polynésie. Ils ont prospecté dans toutes les îles du Pacifique pour trouver au moins un représentant de chaque île."

Seuls le Vanuatu et la Calédonie n'ont pas été représentés dans ce clip, d'après le danseur de 27 ans. Par manque de candidatures peut-être et parce que la production ne prenait pas en charge les frais de déplacement jusqu'au lieu de tournage.

La majorité des participants sélectionnés résidaient donc en Nouvelle-Zélande. Taku, soutenu par sa femme, a répondu à l'annonce, alors qu'il était encore à Nouméa, pour représenter Uvea, où il est né. Bien qu'il ait quitté l'île à l'âge de deux ans pour vivre en Calédonie avec ses parents, il est resté très proche de sa culture. "Nos îles de Wallis-et-Futuna sont peu représentées. Ce clip, c'était l'occasion de les mettre sur le toit du monde."

L'équipe de Te Vaka et les trente-huit danseurs sur la plage d'Onemana, en Nouvelle-Zélande.


... et promouvoir "Vaiana 3"

Depuis Nouméa, il envoie sa candidature en format vidéo. "Il fallait se filmer en faisant des pas de danse traditionnelle et se présenter." En une minute, Narcisse a retenu l'attention de Te Vaka. Trois semaines plus tard, il obtient une réponse favorable.

Le clip, publié sur YouTube, les réseaux sociaux et le site officiel de Disney music le 21 mars, n'a pas pour seule vocation de valoriser les cultures océaniennes. La compagnie Walt Disney entend également promouvoir Vaiana 3. "À la fin du deuxième film, on comprend très clairement qu'il y aura une suite. Ce clip vidéo permet de la formaliser", confie le jeune homme.

Jeunes mariés, Taku et sa femme prévoient de passer leur voyage de noces en Nouvelle-Zélande à l'occasion d'un festival de musique en janvier. C'est exactement la période durant laquelle doit se dérouler le tournage. Tout concorde. Ne manque plus qu'à trouver un costume.

La tante du danseur l'a confectionné en quatre jours, un exploit. "Elle a trouvé le temps de le fabriquer à la main et sur mesure, parce que je ne suis pas un petit bébé", plaisante ce grand gaillard.


Six heures de tournage

Avec l'aspiration de "rendre fières les personnes tant à Wallis-et-Futuna qu'en Nouvelle-Calédonie", le danseur rencontre l'équipe de production sur la plage d'Onemana à la mi-janvier. Taku est de nature calme. Pourtant, ce jour-là, il ne peut pas s'arrêter de trembler. 

Le tournage dure de dix heures à seize heures, sans répétitions. Les danseurs ont reçu une vidéo de la chorégraphie trois semaines avant. "La difficulté, c'était le vent. Le soleil était présent, mais on devait attendre que les bancs de nuages partent pour reprendre. Ma peau a viré du chocolat au lait au chocolat noir", raconte-t-il en riant.

Taku et la chanteuse principale de la musique, Olivia Foa'i.


"Nouer des liens"

Narcisse n'est pas arrivé en Nouvelle-Zélande les mains vides. Il a apporté treize drapeaux de Wallis-et-Futuna pour les offrir aux participants. "C'était l'occasion de nouer des liens avec nos frères et sœurs du Pacifique et qu'ils se souviennent du drapeau."

Taku a gardé contact avec les danseurs sur les réseaux sociaux. Un lien noué lors de cette journée unique qu'il souhaite conserver. "Je me suis rendu compte qu'on a énormément de liens avec toutes les îles et notamment celle de Tonga. Il y avait une seule représentante de l'île, je lui parlais en wallisien, elle me répondait en tongien et on se comprenait. De fil en aiguille, on a tellement sympathisé qu'on a fini par créer une danse commune sur le tournage. C'est la dernière séquence dans laquelle j'apparais."