Les droits des malades en fin de vie sont-ils pleinement respectés ?

Cinq ans après l’adoption de la loi Clayes-Léonetti, où en est-on en Calédonie ? C’est la question posée par l’UFC-Que Choisir, l’union fédérale des consommateurs. Selon elle, les droits des malades et des personnes en fin de vie ne sont toujours pas pleinement respectés. 

La loi Clayes-Léonetti est passée en 2016. Une loi qui a autorisé et surtout donné un cadre légal à la sédation profonde et continue. "C'est sous conditions. C'est si le patient a une affection grave et incurable, si un pronostic vital est engagé à très court terme. C'est-à-dire que c'est un patient qui de toute façon va décéder dans les jours à venir de sa maladie, détaille Alice Préault qui est praticien hospitalier en réanimation au Médipole, elle préside le comité d’éthique de l’hôpital. En plus il faut que le patient présente des souffrances qui sont réfractaires aux traitements classiques. Et puis ça dépend aussi de la volonté du patient. Il peut l'avoir exprimé avant sur des directives anticipées." 

Des textes d'application manquent

Problème, selon l’UFC Que Choisir, depuis 2016, il manque des textes d’application qui doivent être adoptés par le Congrès. "Déjà si avec le Congrès on pouvait avoir vraiment les lieux bien définis dans lesquels nous avons officiellement le droit en Calédonie de faire de la sédation profonde et continue, ça serait une belle avancée", poursuit le docteur Alice Préault. 

Jean-Paul Belhomme, qui est le président de l’association de soutien au droit de mourir dans la dignité, accompagne les familles depuis 15 ans. Il regrette cette situation.

Interview Jean-Paul Belhomme


En métropole, 296 députés ont adressé une lettre au Premier ministre ce vendredi. Ils demandent au gouvernement d'inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale la proposition de loi sur la fin de vie. Son examen n'avait pas pu aller à son terme le 8 avril, faute de temps. Un texte qui bien sûr concerne aussi les Calédoniens.

Une conférence ce lundi soir


Pour en savoir plus sur le sujet, le docteur Belhomme reviendra sur les évolutions des droits des malades et des personnes en fin de vie, en métropole, en Nouvelle-Calédonie et dans le monde dans une conférence lundi 10 mai à 17h30 à l’auditorium de la Province Sud. L’occasion de faire le point sur les dernières avancées en matière de fin de vie et sur leurs perspectives en Calédonie.

Le reportage de Stéphanie Chenais :

Accompagner les malades en fin de vie