Des chercheurs viennent de passer plusieurs jours en mer, au large de Suva, à Fidji, pour estimer l'état de santé d'une zone côtière. Présentation de cette mission, baptisée Sokowaza, conduite par l'Institut de recherche et de développement (IRD), avec le concours de l'université du Sud Pacifique.
"Ici, c'est le lieu de la campagne Sokowaza, que nous avions prévus à partir de Fidji et au retour de Fidji. Mais, en raison de la Covid-19, on nous a imposé de faire un transit entre la Nouvelle-Calédonie et Fidji, avec l'Alis, sans toucher terre", explique Cécile Dupouy, océanographe chargée de recherche hors classe à l'IRD.
Etudier la composition des eaux...
Durant 13 jours de mission en mer, l'objectif a été bien précis : étudier la composition des eaux en aval de la rivière Rewa, au sud de Fidji. Une zone particulièrement riche en phytoplancton. "Ce sont de petites algues microscopiques essentielles à la vie de l'océan, puisque elles vont capter le CO2 atmosphérique et le transformer en biomasse, grâce à leur pigment chlorophyllien, qui est vert et qui se voit par satellite", détaille la chercheuse.
Cette biomasse va servir à nourrir le zooplancton et ensuite les poissons. C'est la base de la chaîne alimentaire.
Cécile Dupouy, océanographe à l'IRD
En d'autres termes, les richesses aloétiques sont directement liées au phytoplancton, d'où l'intérêt de mesurer sa présence et les facteurs qui l'affectent, en particulier pour les populations insulaires, qui sont très dépendantes de la pêche.
…Et estimer l'état de santé des zones côtières
"Il est très important que chaque pays comprenne le fonctionnement de sa zone côtière, pour ne pas l'abimer, la contaminer avec des métaux, des polluants et des plastiques. Ces pays en sont parfaitement conscients et sont très demandeurs que l'on vienne faire des mesures précises qui vont permettre d'estimer l'état de santé des zones côtières", note Cécile Dupouy.
Sur zone, les scientifiques ont prélevé des échantillons d'eau à l'aide d'une rosette, ont mesuré la température, la turbidité et la composition de l'eau entre la surface et -300 mètres de profondeur grâce au Sea explorer, un drone sous-marin, ou glider, bardé de capteurs. Et notamment d'un fluorimètre. "C'est une technologie nouvelle. Le glider porte un mini fluorimètre qui a été calibré pour mesurer spécifiquement certains fluorophores. Il peut également mesurer le pétrole et les contaminants", renseigne l'océanographe.
Les données recueillies sont actuellement analysées par des scientifiques, en Nouvelle-Calédonie, à Fidji et dans l'hexagone. Les premiers résultats officiels seront connus, dans trois mois.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Caroline Antic-Martin et Thomas Douchy :