Les enseignants du second degré satisfaits au travail

Le collège Louise-Michel, prévu pour accueillir 400 élèves, en comptait beaucoup plus en 2022.
En Nouvelle-Calédonie, le premier baromètre du bien-être au travail des personnels de l'Education nationale a été dévoilé, ce lundi 11 mars. Globalement, les professeurs du public ou du privé ne se plaignent pas. Mais des points délicats apparaissent, comme la valorisation de leur rôle ou encore le sentiment d'insécurité.

Les enseignants et directeurs du second degré sont plutôt satisfaits au travail. C’est ce que révèle le baromètre bien-être du personnel de l’enseignement, réalisé par l’Isee, pour le second degré en 2023. Une enquête menée sur 1 377 personnels de l'enseignement de Nouvelle-Calédonie. 

Heureux au travail

La différence de presque deux points entre l'Hexagone et la Nouvelle-Calédonie reflète une vraie satisfaction des enseignants et directeurs face à leur travail : soit 8 directeurs sur 10, et 6,8 sur 10 enseignants.

Satisfaction au travail des enseignants de Nouvelle-Calédonie

En effet, ces enseignants estiment avoir trouvé un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée (7,9 sur 10). Ils se sentent respectés par les élèves (56 % des enseignants) et leurs parents, les collègues et leur hiérarchie. Les enseignants et directeur du second degré se disent aussi très satisfaits de leur rémunération (7,3 sur 10). 53 % des enseignants ont le sentiment d'être soutenus par les collègues en cas de problèmes.

Et le sentiment d'insécurité ?

Ce baromètre contraste avec un sentiment d’insécurité aux abords et dans les établissements scolaires pour un enseignant sur quatre. "Ce baromètre est une sorte de photographie à un moment donné. Ça nous a étonnés, cette problématique sur le sentiment d’insécurité, on va creuser sur certains sujets", complète Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement, en charge de l’éducation.

Les enseignants réclament aussi une meilleure répartition des élèves dans les classes, surchargées selon eux, surtout dans le Grand Nouméa. "On ferme des postes et on va mettre des élèves dans une classe à 30-32 alors qu’avant, on avait des classes à 24 élèves. On nous répond : en Métropole, c’est pire", proteste Fabienne Kadooka, qui suit l'enseignement secondaire à l'UT CFE-CGC. Ils aimeraient également un renouvellement des équipements et un meilleur aménagement du lieu de travail. "Au niveau national et international, il y a une crise du recrutement. On veut éviter cette situation en Nouvelle-Calédonie", répond Isabelle Champmoreau.

Autre point noir, la place de leur métier dans la société. Ils ne se sentent pas assez valorisés pour 4,2 sur 10. Ce sentiment est encore plus présent en province Sud. A contrario, dans les Iles et dans le Nord, cette impression est moins prononcée. 

46 % des enseignants se sentent soutenus par sa hiérarchie.

La fin de carrière 

Un enseignant sur trois estime qu’il changera de métier au cours de sa vie. "L'envie de reconversion est une chose nouvelle", commente la chargée de l'enseignement auprès du gouvernement. Seule la moitié des personnes interrogée semble avoir une perspective de carrière. En effet, 33 % des enseignants en Nouvelle-Calédonie déclarent que l'aménagement de fin de carrière fait partie des 3 domaines à améliorer prioritairement.

"Il faut proposer aux enseignants la possibilité de construire un parcours", commente Didier Vin-Datiche, vice-recteur de la Nouvelle-Calédonie. "Il faut trouver des solutions alternatives pour ne pas sortir du métier ou de la fonction publique, mais pour que leurs tâches puissent être renouvelées et conserver de l’intérêt pour leur métier."

Le reportage d'Yvan Avril et Thierry Chapuis

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