Les entreprises calédoniennes lorgnent sur les marchés régionaux

Une réunion du cluster New caledonia trade & invest consacrée à la Papouasie-Nouvelle-Guinée s'est tenue, la semaine dernière, à Nouméa.
Des entrepreneurs calédoniens cherchent de nouvelles débouchées dans les pays voisins du Pacifique. Face à l'étroitesse du marché calédonien, le cluster New caledonia trade & invest, qui soutient les entreprises candidates à l'export, s'intéresse à la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Une trentaine de responsables de petites et moyennes entreprises calédoniennes étaient réunis, en soirée, la semaine dernière, à Nouméa. Leur objectif : Port Moresby et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, un marché en plein essor.

"La pluie de dollars, elle va tomber sur la Papouasie, cela s'est certain", explique l'un des intervenants présents à ce rendez-vous. Plus généralement, cette association d’entrepreneurs, rebaptisée New Caledonia trade and invest, veut miser sur l’export. L’enjeu est de taille et les obstacles, nombreux.

L'obstacle logistique

"Nous sommes un pays qui est relativement isolé, donc ces marchés ne sont pas toujours accessibles à des coûts compétitifs. Dans nos freins, pour une partie des produits, il y a une partie logistique. Ce n'est pas un obstacle impossible à franchir mais cela en est un", estime Cécile Chamberon, directrice du cluster NC T&I. "Ensuite, il faut connaître son environnement, de manière à trouver le bon partenaire".

Les domaines d’activité postulant à l’exportation sont nombreux : pêche, aquaculture, agriculture, produits manufacturés, services et même santé. Dans ce dernier domaine, la coopération sanitaire fonctionne déjà. Quelque 120 patients non calédoniens ont ainsi été accueillis, en 2019, mais ce secteur pourrait être bien plus développé. "La Nouvelle-Calédonie a énormément évolué, ces dix dernières années, avec des plateaux techniques modernes, au niveau européen. Il faut le faire savoir", confirme Loïc Frétard, directeur d’exploitation de la clinique Kuindo-Magnin.

Une alternative à l'Australie et la Nouvelle-Zélande

"En matière de compétences médicales, la médecine française est reconnue partout dans le monde. Il faut en profiter pour les Calédoniens et pour les populations des pays voisins. En termes de financement et de coût, je pense que nous pouvons être une alternative très crédible par rapport à l'offre de soins que proposent l'Australie et la Nouvelle-Zélande", poursuit Loïc Frétard.

La clinique Kuindo-Magnin, comme le Médipôle, peuvent en effet offrir un large éventail de soins, dans un secteur à fort potentiel. "Il y a un potentiel. Après, il faut clairement aller se vendre et faire découvrir l'offre de soin calédonienne à Fidji. Il faut créer des réseaux médicaux", analyse le directeur d'exploitation de la clinique Kuindo-Magnin. "Là, nous pourrons être un interlocuteur crédible et nous faire connaître auprès des assurances privées, pour pouvoir la Nouvelle-Calédonie et Nouméa au centre des possibilités de soins pour ces populations".

Mais il ne faut pas se le cacher, les entreprises calédoniennes partent de loin. Les dessertes aériennes régulières et directes avec nos voisins mélanésiens sont ainsi toujours inexistantes.

Un reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor :

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