L’Australie et la Nouvelle-Zélande attendaient une réponse. Elles en ont obtenu une. Les Îles Salomon ont assuré, vendredi, que le pacte conclu avec Pékin ne constitue pas de "menace" pour la région Pacifique.
Le Premier ministre, Manasseh Sogavare a signé cette semaine, lors d'une visite en Chine, une série d'accords avec Pékin notamment un accord de coopération dans le domaine de la police. Ce plan permet à Pékin d'étendre sa présence policière dans ce pays en développement jusqu'en 2025.
Selon un porte-parole de Manasseh Sogavare, le pacte doit combler les lacunes en matière de sécurité révélées par les violentes émeutes contre le gouvernement qui ont eu lieu en novembre 2021. Émeutes durant lesquelles une grande partie du quartier chinois de la capitale Honiara a été détruite.
Drones, cybersécurité et équipements
Le pacte couvrira des domaines tels que la formation aux drones, la cybersécurité et la fourniture d'équipements, indique encore ce porte-parole. Avant d’ajouter que le gouvernement ne voit pas en quoi il s'agit d'une "menace pour la région du Pacifique".
Les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, avaient exprimé leurs craintes vis-à-vis de ce plan, exhortant Pékin à en publier le détail. Le gouvernement salomonais a réagi en demandant aux critiques de "respecter notre souveraineté et notre droit à prendre nos propres décisions". "Nous avons suffisamment souffert de ces lacunes en matière de sécurité", a insisté cette même source.
La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a déclaré avoir fait part de sa position "sur la sécurité dans le Pacifique" au haut diplomate chinois Wang Yi, qu'elle a rencontré en marge d'un sommet de l'Asean dans la nuit.
Bras de fer diplomatique
Les Îles Salomon, l'un des pays les plus pauvres du Pacifique, sont devenues l'épicentre inattendu d'un bras de fer diplomatique entre la Chine et les Etats-Unis, après avoir signé en 2022 un vaste accord de sécurité, aux contours flous, avec Pékin. La Chine et les Îles Salomon ont nié que le pacte conduirait à l'établissement d'une base navale chinoise permanente, mais les détails de l'accord n'ont jamais été révélés.
Les émeutes de 2021 ont été en partie alimentées par la colère suscitée par l'influence croissante de la Chine dans les îles Salomon, qui ont rompu leurs liens diplomatiques avec Taïwan en 2019 au profit de Pékin.