Des investisseurs calédoniens qui pèsent lourds, d’autres qui ont un fort accent suisse ou australien, la martingale financière réunie par Trafigura pour la reprise de l’usine du Sud est étudiée par les banquiers et les analystes de Vale à Toronto au Canada.
Quel montage financier pour assurer la relance de l'usine du Sud ? Dans l'offre faite par Trafigura, 38 % environ du capital de l’actuel Vale-NC serait détenu par la Nouvelle-Calédonie, 37 % par des investisseurs mondiaux du secteur de la transition énergétique, 25 % par le négociant Suisse Trafigura. "C’est une autre vision de l’usine-pays qui se dessine" a indiqué un acteur de la négociation à Outre-mer 1ère.
Trafigura est très implanté, via des co-entreprises, dans le secteur industriel et minier en Australie. Et il a la volonté de verdir ses activités. Après la mine de Terrafame, son "usine du Nord" en Finlande, il a besoin de l’usine du Sud en Nouvelle-Calédonie pour répondre à la demande croissante de la filière européenne des batteries pour les véhicules électriques. Elle frappe à sa porte et le premier métier de Trafigura c’est de répondre et de fournir. Les discussions en Nouvelle-Calédonie, puis les négociations à Paris et à Genève, menées par le PDG de Vale-NC, Antonin Beurrier, avec Trafigura, ont abouti. Mercredi 21 octobre, une offre de reprise a été déposée auprès de Vale Canada qui détient 95 % des titres miniers. Outre-mer 1ere a déjà indiqué les grandes lignes du montage financier et de répartition du capital.
Des investisseurs extérieurs, dont deux australiens, les noms de IFM Investors et du géant bancaire Macquarie circulent, et des clients potentiels liés au secteur de la transition énergétique, constitueraient une entité financière complémentaire qui représenterait 37 % du capital. L’entité s’appellerait "Compagnie financière de Prony" ont indiqué Les Nouvelles Calédoniennes. Information confirmée à Outre-mer 1ère.
L’actionnariat des salariés de l’usine du Sud serait particulièrement important et atteindrait 23 %, tel que négocié entre la direction de Vale-NC et les partenaires sociaux de l’usine, dont le SOENC-Nickel.
La SPMSC qui regroupe la participation des Provinces calédoniennes grimperait de 5 % à 10 %.
Enfin, comme nous l’écrivions dans un précédent article, 5 % du capital serait réservé à une participation privée calédonienne, sous forme d’investissement par des acteurs locaux.
Le compte à rebours est lancé. Dans son dernier rapport trimestriel (3T20) en portugais, publié mercredi 28 octobre en soirée, le groupe brésilien réitère sa position : "si aucune solution n’est possible dans les prochains mois, Vale commencera les étapes nécessaires pour la mise en entretien et en maintenance de l’usine en 2021". Dans l’immédiat, Vale devrait répondre rapidement à Trafigura. A moins qu'un autre scénario ne fasse échouer l'offre de reprise...
Un acteur influent
Le négociant suisse n’est pas tombé du ciel ou de la Bourse des métaux de Londres. En réalité, il faisait déjà partie du tour de table réuni par la société australienne New-Century, candidate malheureuse au rachat du complexe industriel calédonien. Parmi les acteurs influents, on découvre le directeur de la branche des métaux raffinés de Trafigura. "Amin Zahir croit en l’importance décisive de l’usine du Sud pour le marché du nickel destiné aux batteries", a précisé un journaliste économique suisse, sous couvert d’anonymat, à Outre-mer 1ere.Trafigura et Glencore c'est blanc bonnet et bonnet blanc
Trafigura n’est pas un enfant de chœur. Mais son voisin Glencore, déjà présent dans l'usine du Nord en Nouvelle-Calédonie, n'en est pas un non plus. Tous deux ont les mêmes activités, ce sont des géants de la production et du négoce de matières premières. Ils brassent des milliards de dollars et cet argent constitue aussi leur "part d’ombre". Trafigura et Glencore doivent parfois répondre d’accusations portées par des ONG ou des gouvernements concernant leurs pratiques commerciales et leurs activités extractives. Mais la Nouvelle-Calédonie n’est pas la République démocratique du Congo ou le Zimbabwe...
De la Finlande à la Nouvelle-Calédonie
Trafigura est très implanté, via des co-entreprises, dans le secteur industriel et minier en Australie. Et il a la volonté de verdir ses activités. Après la mine de Terrafame, son "usine du Nord" en Finlande, il a besoin de l’usine du Sud en Nouvelle-Calédonie pour répondre à la demande croissante de la filière européenne des batteries pour les véhicules électriques. Elle frappe à sa porte et le premier métier de Trafigura c’est de répondre et de fournir. Les discussions en Nouvelle-Calédonie, puis les négociations à Paris et à Genève, menées par le PDG de Vale-NC, Antonin Beurrier, avec Trafigura, ont abouti. Mercredi 21 octobre, une offre de reprise a été déposée auprès de Vale Canada qui détient 95 % des titres miniers. Outre-mer 1ere a déjà indiqué les grandes lignes du montage financier et de répartition du capital.Les grandes lignes de l'offre faite par Trafigura
Trafigura garantirait l’opération et détiendrait 25 % du capital de la nouvelle société qui prendrait le nom de "Prony Ressources-NC", après s’être appelée Goro Nickel et Vale-NC. Comme son collègue Glencore (49 %) de l’usine du Nord, Trafigura serait minoritaire.Des investisseurs extérieurs, dont deux australiens, les noms de IFM Investors et du géant bancaire Macquarie circulent, et des clients potentiels liés au secteur de la transition énergétique, constitueraient une entité financière complémentaire qui représenterait 37 % du capital. L’entité s’appellerait "Compagnie financière de Prony" ont indiqué Les Nouvelles Calédoniennes. Information confirmée à Outre-mer 1ère.
L’actionnariat des salariés de l’usine du Sud serait particulièrement important et atteindrait 23 %, tel que négocié entre la direction de Vale-NC et les partenaires sociaux de l’usine, dont le SOENC-Nickel.
La SPMSC qui regroupe la participation des Provinces calédoniennes grimperait de 5 % à 10 %.
Enfin, comme nous l’écrivions dans un précédent article, 5 % du capital serait réservé à une participation privée calédonienne, sous forme d’investissement par des acteurs locaux.
Le compte à rebours est lancé. Dans son dernier rapport trimestriel (3T20) en portugais, publié mercredi 28 octobre en soirée, le groupe brésilien réitère sa position : "si aucune solution n’est possible dans les prochains mois, Vale commencera les étapes nécessaires pour la mise en entretien et en maintenance de l’usine en 2021". Dans l’immédiat, Vale devrait répondre rapidement à Trafigura. A moins qu'un autre scénario ne fasse échouer l'offre de reprise...