A Ouémo, un accès à la mer fait face à l’école primaire Marie Havet. Samedi 28 mai, trois hommes ont entièrement rempli la benne d’un pick-up de sable marin. En descendant vers la plage, on remarque des traces de pneus au delà du bitume. "Il y a régulièrement des prélèvements de sable", raconte Robert, qui habite le quartier depuis 40 ans.
Il a assisté à la scène. "Moi je leur dis que c’est interdit mais ils ont toujours des excuses : soit c’est pour une tombe, soit c'est pour un mur... J'ai déjà signalé à la police, mais ils ne sont venus qu'une fois depuis le temps. Sinon ils n'interviennent pas, donc maintenant je suis résigné à ne plus rien dire."
On peut acheter du sable dans le commerce
Le problème est récurrent pour Monik Lorfanfant, fondatrice de l’association SOS mangroves NC. "Avec les codes de l’environnement, ça s’est un peu calmé. Mais bon on trouvera toujours des personnes pour passer outre et s’octroyer le droit de le faire. Au stade où on en est, il faut stopper ! On voit les dégâts que ça a fait à Wallis."
Pourtant, ces prélèvements fragilisent les plages en générant une érosion, accentuée encore par les phénomènes météorologiques réguliers. "Un particulier, il ne lui faut pas des tonnes de sable donc il peut l’acheter, ajoute-t-elle. C'est le rôle de tous, et des associations : il faut faire remonter le plus possible de renseignements pour arrêter tout ça."
Si vous êtes témoin d’un prélèvement de sable, vous pouvez le signaler aux provinces via leur site internet. "Cela relève de leurs compétences. On espère que dans les prochains mois ça sera plus concret : qu’on pourra avoir des référents à qui faire remonter des infos, et qu’il y ait une suite surtout." Car selon Monik Lorfanfant, la longue réorganisation de la Direction du développement durable des territoires de la province Sud n'a pas permis d'avancer sur ce sujet (entre autres) récemment.
Appelez le 1022
Autre possibilité : si vous êtes dans la capitale, faites le 1022 pour joindre la police municipale. Suite à un signalement le 28 mai dernier, les forces de l'ordre ont identifié le propriétaire du véhicule. C'est son fils qui le lui avait emprunté pour charger du sable. Ce dernier a "restitué" sa cargaison indique Laurent Grapignon, le directeur de la police municipale de Nouméa. "Que ce riverain se rassure, nous sommes très vigilants et réactifs sur ce sujet."
Il semble que l’utilisation de béton réalisé avec du sable de mer affecte la qualité d'une construction. La notion de durabilité s'applique ici : dans l'idée de bâtir solidement, et dans celle de léguer un environnement le moins modifié par la main de l'homme.