Par quelques petits degrés, Canelle vit son premier hiver en région parisienne. Elle découvre les marchés de noël et y trouve un peu de réconfort. "Il fait froid, comme dans les films… Mais quand on le vit c’est pas pareil (qu'à la télé)!" L’étudiante s'est fait une raison : elle voulait revenir sur le Caillou pour les vacances, mais ses 800 euros (95 400 francs pacifique) de bourse couvrent à peine son loyer.
Payer un billet d’avion 2 000 ou 3 000 euros pour deux semaines (238 600-358 000 francs pacifique), c'est impossible pour Cannelle. "Quand on écoute les élus, ils disent qu’il n’y a pas vraiment de solution, que ça sera toujours comme ça. Ça fait un pincement au coeur de se dire qu’on ne pourra pas rentrer, alors que les étudiants de ma classe seront en famille."
Un prêt pour acheter un billet
Les prix des billets s’envolent dans le monde : 20% de plus en France en un an. A quelques kilomètres, Jacques n’est pas rentré depuis deux ans. Il est surveillant de lycée et touche le Smic. Il pense à faire un prêt pour passer des vacances au pays, car ses économies des derniers mois ne suffisent pas.
"C’est un sentiment d’injustice parce que c’est vital de voir sa famille. Heureusement qu’on est contact avec eux sur les réseaux sociaux pour garder ce lien."
Il s’organise pour un Noël de plus loin du pays : "On va faire des plats de chez nous : bougna et grillades."
Le reportage d'Aurélien Pol :