Salariés et sous-traitants de la SLN n'en peuvent plus. Soumis aux blocages et mouvements du collectif Usine Pays depuis des semaines, la doyenne des entreprises métallurgiques de Nouvelle-Calédonie est plus en danger que jamais. Une mobilisation a eu lieu ce matin pour interpeller les élus.
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce matin en Baie de la Moselle pour dire stop aux blocages mis en place sur les centres miniers et interpeller les élus. A leurs côtés, des salariés de Vale NC. Une délégation a été reçue par les élus du Congrès pendant plus d'une heure et quart, une poignée de salariés inquiets, parfois désespérés, qui ont lu à voix haute une lettre ouverte.
« Le pari de l'intelligence »
Dans le document, les employés de la Société le Nickel exhortent les instigateurs des barrages à cesser leur mobilisation sur les centres miniers et appellent les élus à renouer « avec le pari de l'intelligence et l'esprit de la célèbre poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur ».
Ecoutez le témoignage d'Aurélie Armand, une salariée de la SLN présente ce matin, au micro de Coralie Cochin :
Aurélie Armand, SLN
Avenir menacé
Depuis début décembre, le personnel se sent pris en otage d'un conflit qui ne le concerne pas directement, celui de la vente de l'usine du sud.
Reste qu'avec le chargement au compte-goutte des minéraliers, l'approvisionnement des fours de Doniambo est fragilisé et l'avenir de l'entreprise menacé.
Le spectre du chômage partiel
Les salariés craignent le placement de la SLN en sauvegarde judiciaire avec un chômage partiel à la clé. La démarche est d'ores et déjà lancée depuis la semaine dernière pour les quelque 200 salariés du centre minier de Kouaoua.
Un appel au secours entendu ce matin par les politiques, estiment les salariés. Mais sera-t-il maintenant suivi d'effet avec un consensus à trouver entre indépendantistes et non-indépendantistes sur la question de l'usine du sud ?
Le personnel de la SLN mise beaucoup sur l'Etat pour trouver une porte de sortie. Aujourd'hui, des milliers d'emplois sont sur la sellette.
Le reportage de Brigitte Whaap et Christian Favennec :