Le secteur du handicap en attente de subventions

Voilà quatre mois que le 17e gouvernement n’a toujours pas élu son président. Quatre mois pendant lesquels l’exécutif ne peut traiter que les affaires courantes. Or, cette crise politique paralyse bien des secteurs en attente de subventions annuelles. C’est le cas du handicap.

L’association Valentin-Haüy accompagne une soixantaine de personnes aveugles ou malvoyantes. Comme chaque année, la structure compte en partie sur les aides du gouvernement pour rémunérer ses quatre salariés et financer ses projets. Mais depuis quelques mois, faute de gouvernement en plein exercice, c’est l’incertitude qui règne. "On ne sait pas comment on va finir l'année. Si on va avoir assez de fonds pour pouvoir être ouvert jusqu'à la fin de l'année et l'année prochaine. Ça ne peut pas durer longtemps et on estime que c'est légitime que les institutions participent au fonctionnement de l'association, puisqu'elles mêmes ne proposent pas ce service", détaille Virginie Antoine, coordinatrice de l’AVH.

"Irresponsabilité politique"

Inquiétude également à l’association des parents d’enfants handicapés de Nouvelle-Calédonie. La structure a investi d’importants moyens dans ses locaux de Montravel. Mais elle attend toujours une subvention de 20 millions de francs pour rembourser son prêt relai auprès de la banque. Catherine Poedi, sa présidente, se dit abasourdie par la situation. "On a l'impression d'être dans quelque chose de surréaliste. Ça me fait un peu le même effet que quand on a reçu le coup de bambou du premier confinement. On ne peut tellement pas croire à autant d'irresponsabilité politique. C'est tellement incroyable pour des citoyens qu'on se dit bon il va se passer quelque chose. Mais il ne se passe rien." 

Rendre exécutable le budget arreté par le haut-commissaire

Ce retard dans le versement des subventions annuelles ne devrait plus durer, promet Yoann Lecourieux, membre du gouvernement en charge du budget. "Une délibération a été adoptée il y a trois semaines au gouvernement, qui doit passer au Congrès fin juin pour rendre exécutable le budget arrêté par le haut-commissaire."  

Mais toutes les associations n’auront pas droit à une subvention cette année. Le budget arrêté par l’Etat ne concerne que les dépenses obligatoires ou celles déjà juridiquement engagées.

Le reportage de Coralie Cochin :

Les difficultés du secteur du handicap