L’OPT a réuni ce mercredi son conseil d’administration. Epinglé pour la gestion de ses services financiers, l’office est prié de remettre de l’ordre. L’OPT s’interroge aussi sur l’avenir des livrets A, un service très déficitaire.
Les services financiers de l’OPT doivent entamer leur mue. C’est le constat dressé hier lors du conseil d’administration de l’office. Deux sujets majeurs étaient à l’ordre du jour, les comptes courants des personnes morales et les livrets A.
Concernant les comptes courants, c’est un rapport de l’Inspection générale des finances qui a précipité les choses. Plusieurs points sont reprochés à l’OPT, comme la méconnaissance de ses propres clients, alors que c’est une obligation pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Les comptes appartenant aux personnes morales, autrement dit les associations ou les sociétés, sont les principaux visés.
Après avoir envisagé de les supprimer purement et simplement, l’OPT a finalement décidé de maintenir les comptes existants. Par contre, il ne sera plus possible pour les personnes morales d’ouvrir un compte à partir du 1er avril.
Une obligation de proposer des livrets A en Calédonie, pas en Polynésie
Autre sujet sensible : l’avenir des quelque 100 000 livrets A, qui font perdre des centaines de millions de francs à l’OPT.
Pour l’instant, pas de suppression au programme, mais des discussions pourraient avoir lieu avec l’Etat, qui impose à l’office de proposer des livrets A en Calédonie, alors que cette offre est facultative pour son homologue polynésien.
L’OPT maintient donc ses services financiers pour le moment, même s’ils restent très déficitaires. Les pertes sont ainsi estimées à 1,6 milliard de francs Pacifique.
Reste à savoir à quel prix et pendant combien de temps ?
Pour la Fédération des fonctionnaires, qui siège au conseil d’administration, si les nuages se sont légèrement dissipés, l’horizon, lui, reste bouché, à plus long terme.
Car les services financiers de l’OPT, rappelons-le, sont les moins chers du pays. Et donc les plus accessibles aux revenus modestes. Dans certaines zones reculées, ce sont aussi les seuls à offrir un service bancaire de proximité.
Le point avec Dave Waheo-Hnasson et Philippe Kuntzmann