Les travaux du musée de la Nouvelle-Calédonie accusent 1 an de retard

A l'origine, il aurait dû rouvrir ses portes en janvier dernier. Il faudra finalement patienter jusqu'à 2025 pour découvrir la métamorphose du musée territorial. Le Muz, qui prévoit de retracer l'histoire de la Nouvelle-Calédonie et de ses communautés, accuse un retard important par rapport au calendrier prévisionnel.

Une série d'imprévus 

La faute à toute une série d'aléas, comme la découverte d'amiante et de plomb, mais aussi le départ de la personne en charge de la réalisation de l'édifice. "Le maître d'oeuvre n'a pas poursuivi le chantier qui lui avait été confié" déplore le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc.

"Il y a eu pas mal de problèmes" reconnaît également, de son côté, le membre du gouvernement en charge du patrimoine Vaimua Muliava. "Des problèmes internes mais aussi des problèmes exogènes comme le Covid, l'explosion des prix avec des répercussions sur l'approvisionnement en matériaux, etc. Au total, quarante entreprises locales, y compris la maîtrise d'oeuvre, ont travaillé sur ce projet qui a vécu d'énormes difficultés."

Un surcoût estimé entre 300 et 400 millions, porté par l'État 

Outre le retard de sa livraison, le nouveau musée de la Nouvelle-Calédonie doit également faire face à une autre déconvenue : le surcoût des travaux. La facture initiale était déjà très importante : près de trois milliards de francs, financés aux deux-tiers par l'État via un contrat de développement. "On est sur un chiffre global qui reste prévisionnel car tant qu'un chantier n'est pas achevé on ne sait jamais combien ça va couter" explique Louis Le Franc, "mais on est sur environ trois milliards de francs pacifique avec 300 à 400 millions de francs supplémentaires. Évidemment, on accompagnera la Nouvelle-Calédonie, ce qu'il faut c'est que ce chantier puisse se terminer au plus vite."

Pas de réouverture avant 2025 

Car cette mue du Muz, sur 7000 mètres carrés de terrain au centre-ville de Nouméa, est très attendue. Un projet que Vaimua Muliava a toujours décrit comme "structurant" pour le Caillou. Un projet également symbolique selon lui. Le membre de l'exécutif estime que "quand on s'intéresse a la genèse de ce musée, on voit bien que chacune de ses évolutions correspond, soit, à une évolution des combats politiques internes, soit, à une évolution statutaire. Et on le voit, les difficultés que rencontre le musée sont à l'image des difficultés que nous avons à trouver un nouveau statut."

Objectif des autorités, livrer le musée d'ici le premier trimestre 2025 et l'ouvrir le plus largement aux Calédoniens, aux publics scolaires, aux touristes. Les visiteurs retrouveront les collections déjà existantes, ils auront à admirer, également, de nouveaux objets d'art océanien venus de l'extérieur. "C'est un musée qu'il va falloir faire vivre" commente Louis Le Franc,"un partenariat sera mis en place avec d'autres musées, je pense notamment au Musée des arts premiers au Quai Branly à Paris." 

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Cédric Michaut