"On ne va pas laisser notre pays crever", a lancé Philippe Blaise (MRC, 1er vice-président de la province Sud) mardi, en ouverture de la conférence de presse conjointe des Loyalistes et du Rassemblement.
"Déni de démocratie"
Des élus vent debout contre l’ensemble de la politique fiscale et économique du gouvernement, et pas seulement la Taxe pour l’équilibre tarifaire (TET), dont le retrait a été annoncé hier par le président Louis Mapou, mais qui entendent plus généralement dénoncer ce qu’ils qualifient de "déni de démocratie".
"Quand on a quitté le Congrès, c’était pas juste un coup de colère, explique la présidente de la province Sud, Sonia Backès. On a en face de nous des gens qui sont doctrinaires, sectaires, méprisants et racistes."
Car pour ces élus, si la représentativité du Congrès était différente, les indépendantistes ne seraient pas au pouvoir. L’Accord de Nouméa a en effet prévu une "surreprésentation" des provinces Iles et Nord dans une optique de rééquilibrage. Un argument toutefois à nuancer : les indépendantistes n’ont jamais été majoritaires au Congrès depuis la mise en place des institutions actuelles et gouvernent depuis le début de la mandature grâce à une alliance avec l’Eveil océanien.
Amendement à la réforme constitutionnelle
" Il faut faire comprendre à nos élus nationaux que nous sommes en train de dériver vers l’indépendance ", estime pour sa part Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement au Congrès, alors que la réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral est actuellement examinée au Sénat, avec un vote solennel prévu le 2 avril. L’amendement, déposé par le sénateur Georges Naturel et visant à modifier la représentativité au Congrès a été rejeté. Le député Nicolas Metzdorf a annoncé qu’il en déposerait un similaire lorsque le texte arrivera à l’Assemblée nationale.
Le reportage en images de Thierry Chapuis et Marion Thellier :