L’hippodrome Henry-Milliard a vibré au rythme de la Coupe Clarke, ce dimanche 20 août. L’occasion de faire le point à la mi-saison des courses hippiques. "C’est quand même très inquiétant", lance Charles Ohlen, premier vice-président de la fédération des courses hippiques de Nouvelle-Calédonie.
"On a des soucis concernant la saison de monte (ou de reproduction), qui va débuter au 1er septembre. Et là on s’interroge. Une partie des primes à l’élevage n’ont pas été reversées depuis 2017. On est très inquiets sur la façon dont va se développer l’élevage", révèle Charles Ohlen.
Une centaine de chevaux à l'entraînement
Des élevages de juments et étalons réalisés cette année, qui concernent les futures courses du territoire. "Si les éleveurs ne mettent plus de juments et étalons [à l'entraînement], les courses vont s’éteindre. Il y a sept ou huit ans de ça, il y avait 170 chevaux mis à l’entraînement. Là, on arrive à peine à une centaine", détaille le premier vice-président de la fédération des courses hippiques.
En réponse, la fédération souhaite mettre en place une "boîte à idée" et réaliser un sondage avec l’ensemble des socio-professionnels du domaine, pour connaître leurs besoins. "On veut aussi proposer dans l’hexagone un plan pluriannuel de développement de la filière. À partir de là, on va définir le nombre de courses qu’il faut, les besoins au niveau des prix de courses et on saura au niveau des éleveurs, ce qu’il faudra mettre à la reproduction. On veut donner des perspectives aux socio-professionnels, ce qu’il n’y a pas pour le moment. Il y a un découragement des entraîneurs et propriétaires", explique Charles Ohlen.
Il y a un découragement des entraîneurs et des propriétaires.
Charles Ohlen, premier vice-président de la fédération des courses hippiques de Nouvelle-Calédonie
14 Jockeys engagés
Du côté des jockeys, ils sont toujours en majorité embauchés à l’extérieur du territoire. "Cette année, on a 14 jockeys. C’est bien. Mais le problème, c’est qu’on a très peu de jockeys locaux. Ils viennent en majorité de l’extérieur et ça devient de plus en plus cher".
Un coût parfois difficile à prendre en charge. "Par exemple, un jockey ça revient à plus de 350 000 francs par mois. Parce qu’il y a son salaire, les primes, le logement etc… Il peut s’occuper de cinq chevaux, mais les entraîneurs ont des difficultés à en trouver et à financer ce coût", poursuit Charles Ohlen.
La fédération a elle aussi connu une baisse des aides allouées par le gouvernement pour son fonctionnement. Elles sont passées de 32 millions de francs CFP, à 10 millions cette année.
Le prochain rendez-vous hippique de la saison ce sera le grand prix de la province Nord, dans deux semaines. Il se déroulera à Boulouparis.