Malgré le Covid, ou grâce au Covid, les ventes de véhicules neufs en Nouvelle-Calédonie affichent un bilan 2020 plutôt positif. Loin, tout de même des ventes records des années 2000-2010.
Les Calédoniens n’ont pas, faute de voyages, craqué pour la voiture neuve. Peu de plaques en 430 000 NC dans le flot de circulation. Le bilan des ventes pour 2020 reste toutefois plutôt positif compte tenu des circonstances.
Le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor
Mieux que les prévisions
Le nombre de voitures immatriculées en 2020 n’a progressé que de 1.4%. Soit cent cinquante véhicules en plus. Par les temps qui courent les concessionnaires s’en satisfont.
« Les perspectives pour 2020 n’étaient pas très joyeuses. On attendait un référendum, on savait que la crise du nickel n’était pas finie, loin de là… » explique Laurent Jeandot, le directeur joc de la Holding Groupe Jeandot. « Donc finalement, on peut dire une fois 2020 achevée, que on s’en est pas si mal sortis ».
La production en baisse à cause du Covid
D’autant que pour certaines marques, la crise du Covid a été synonyme d’arrêt total sur les chaînes de productions.
« Trois mois de fermeture, ça fait trois mois de non-fabrication, après, un rattrapage à devoir avoir, ce qui par conséquence nous amène, nous, sur le Territoire, six ou sept mois après, à avoir quand même de gros soucis d’approvisionnement » explique Véronique Dinahet, directrice commerciale chez Ménard Automobiles.
Chute des ventes depuis dix ans
Dans les showrooms, on bichonne le visiteur. Car dans le secteur de la vente automobile la crise s’est installée depuis de nombreuses années maintenant.
En moins de dix ans, les ventes de véhicules de moins de trois tonnes cinq ont chuté d’un tiers.
Moins de pick-up, plus de SUV
Autre bouleversement dans le métier, le pick-up, véhicule emblématique des Calédoniens à été détrôné. La faute aux taxes. Adieu la TGI réduite à 10% pour les doubles cabines. L’effet TGC à 22% est passé par là.
« Le pick-up double cabine a pris presque 10 %, donc il y a un moment, quand les prix montent, certains prix sortent du budget d’un certain nombre de ménages, et donc ils se rabattent sur autre chose » confirme Laurent Jeandot.
Depuis 2019, ce sont les SUV toutes marques confondues qui sont passés en tête des ventes. Il faut dire que les constructeurs multiplient les modèles.
Les craintes pour 2021
La tendance pour l’avenir est nettement à la morosité. Covid et climat social se conjuguent et n’annoncent rien d’emballant.
« 2021, c’est plutôt la vision Territoire, politique, économique et sociale qu’on regarde de près parce que beaucoup de nos clients sont dans l’attente de voir ce qui va se passer, comment ça va se passer, avant de se mettre à investir » confie Véronique Dinahet.
« On note, notamment chez les professionnels, beaucoup d’attentisme. Les gens nous disent, je vais attendre un mois, trois mois, six mois, et ça, ça laisse beaucoup d’incertitudes ».
Le secteur automobile est si on peut dire un poids lourd de l’économie calédonienne. Une chute des ventes et ce sont des recettes publiques en moins et à terme, des emplois qui disparaissent.