Les couloirs sont toujours vides de visiteurs, interdits dans l’hôpital. Le CHT est toujours scindé en deux, les patients Covid d’un côté et ceux qui ne sont pas contaminés de l’autre. Mais certains services peuvent enfin reprendre des actes déprogrammés jusqu’à maintenant. Exemple avec les blocs opératoires de chirurgie viscérale.
" Actuellement, on privilégie toujours les urgences, évidemment. On intègre de plus en plus des patients qui s’étaient mis, soit par eux-mêmes en attente, soit nous-mêmes pour les décaler dans une période plus propice, ce qui est le cas maintenant. Et par le biais des consultations, on va prendre en charge aussi les patients qui sont les plus douloureux ou les plus urgents entre guillemets", explique le Dr Jean-Christophe Thomas, chef du service de chirurgie viscérale.
Des urgences pas débordées
Les urgences non-Covid ne sont pas débordées. Excepté lorsqu'elles doivent faire face à des malades victimes de fractures, de problèmes cardiaques ou neurologiques, qui arrivent toujours au dernier moment, parfois dans un état critique. "Comme souvent, ils arrivent tardivement aux urgences. Les patients arrivent avec des pathologies avancées" confirme le Dr Frédéric Langeron, chef adjoint du service des urgences. "Et le réseau libéral, autant infirmier que médecine libérale, est bien en place. On a pas mal de patients Covid et non-Covid qui sont soignés d’un bout à l’autre de leur prise en charge par leur médecin traitant et qui ne sont adressés à l’hôpital et aux urgences que quand c’est nécessaire".
Un travail en commun
Parallèlement, la cellule de crise ne cesse de surveiller l’incidence du virus, d’échanger des informations, de travailler en équipe pluridisciplinaire. Protocole rapide et efficace. "On continue à communiquer avec nos autorités sanitaires pour organiser la prise en charge du Covid long, c’est à dire les patients qui continuent à avoir une symptomatologie" explique le Dr Mathieu Série, réanimateur et vice-président de la commission médicale d’établissement. "Donc, là, on est en train d’organiser sous l’autorité de la Dass, comment prendre en charge ces patients qui ont des symptômes persistants. Donc après la crise, après l’hospitalisation, il y a encore une suite de prise en charge qui est à faire et qui se poursuit et doit se coordonner entre les médecins libéraux, le CHT et les autorités sanitaires".
Cette accalmie, peut-être éphémère, est l’occasion de s’appuyer sur la réserve sanitaire métropolitaine. Nos soignants peuvent, enfin, souffler un peu.
Un reportage de Karine Arroyo et Carawiane Carawiane :