Même encadré, le prix des masques reste élevé

Contrairement au premier confinement, les masques sont obligatoires à partir de samedi. Face aux écarts de tarifs entre pharmacies, le gouvernement a décidé, mardi, d’en encadrer les prix. Mais cette nouvelle mesure a un coût pour les familles les plus modestes.
 

Le gouvernement l’a annoncé mardi matin lors de sa séance hebdomadaire. Il réglemente les prix de vente au détail des masques, gels et solutions hydroalcooliques, gels et solution désinfectantes, gants et savons, comme il l’avait fait l’an dernier, pendant quelques mois, au moment du premier confinement.

Une mesure destinée à éviter les "dérives" sur les prix, a expliqué Christopher Gygès, le porte-parole de l'exécutif. 

Le texte du gouvernement précise :


Le prix des masques en baisse

Avec ces nouvelles directives du gouvernement, les pharmacies vont devoir ressortir les calculettes.  « On va regarder à nouveau les coefficient de près, et on va mettre les coefficients indiqués c’est-à-dire une marge d’1,3 sur les masques, explique Xavier Chauvin, gérant d’une officine à Nouméa. Pour un masque chirurgical en papier à 100 francs, on devrait (arriver) à 84 ou 85 francs ».

Le prix des gels est lui aussi réglementé.


Pas de prix fixe

Difficile pour autant de donner un prix fixe pour le prix du masque à l’unité. « Le même calcul doit être fait sur chaque arrivage », précise le pharmacien. Car les prix varient selon les lots commandés. 
Malgré cet encadrement, les masques restent bien plus chers que dans l’Hexagone. Là-bas, la guerre entre les grandes surfaces a fait tomber les prix à 20 voire 10 francs le masque chirurgical. 

 

850 francs maximum le masque lavable en tissu

Il en va de même pour le masque en tissu homologué. Le gouvernement calédonien a fixé le prix du masque en tissu normé à 850 francs, alors qu’on en trouve à 300 francs environ dans les rayons en Métropole.
 

Les masques lavables plus économiques

Marie-José, une cliente, est descendue spécialement en ville pour faire le plein de masques. Elle s’étonne des prix. « C’est trop cher. Je m’occupe des personnes qui n’ont pas beaucoup d’argent et elles ne peuvent pas (se le permettre). Alors, elles cherchent des masques en tissu, pour pouvoir les laver et les remettre. Pour beaucoup de gens, ce serait la solution. » 

Pour beaucoup de gens, les masques lavables seraient la solution.

Marie-José, une cliente

Aider les personnes en situation de précarité

Cette Calédonienne estime que les mesures prises par le gouvernement, notamment, le port obligatoire du masque, « sont bonnes ». Mais elles risquent de pénaliser financièrement « les gens qui n’ont pas beaucoup d’argent », estime-t-elle. « Il faudrait (envisager) une aide parce que les masques sont des éléments nouveaux dans leur budget. Il faudrait qu’ils puissent (bénéficier) d’un approvisionnement par des assistantes sociales. »
 

Le prix maximum du masque en tissu UNS1 est de 850 francs.

« Les masques sont des éléments nouveaux dans leur budget »

Marie-José, une cliente

 

Des aides si le confinement est prolongé

Sachant qu’il faut changer de masque toutes les quatre heures, la facture peut grimper très vite. Dans l’Hexagone, des masques sont distribués gratuitement aux bénéficiaires d’aides médicales. Mais aussi aux personnes vulnérables, susceptibles de déclarer une forme grave de Covid-19, sur prescription du médecin.

En Calédonie, ce type de mesures n'est pas encore proposé. « Mais la question pourra être abordée si le confinement devait durer » , a indiqué ce mercredi matin, Christopher Gygès en conférence de presse. 

 

Le reportage télé de Sheïma Riahi et Gaël Detcheverry

 

Face aux écarts de prix trop important, l'autorité de la concurrence se penche sur le prix des masques