MH370 : l'Australie arrêtera les recherches en juillet

Morceau retrouvé sur l'île de Rodrigues, appartenant peut-être au MH370.
Plus de deux ans après la disparition du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, l'Australie n'a pas retrouvé l'épave de l'avion malgré un investissement colossal - plus de 100 millions de dollars. Face à ce constat, le responsable de la mission annonce la fin des recherches dès juillet prochain.
C'est l'un des plus grands mystères de l'histoire de l'aviation civile. L'avion parti de Kuala Lumpur (Malaisie) le 8 mars 2014 en direction de Pékin (Chine) a disparu des radars après une heure de vol, avec ses 239 passagers.
 
Des experts pensent que l'épave du Boeing se trouve dans l'océan Indien, à environ 1 800 km à l'ouest de Perth, la capitale de l'Australie occidentale. C'est donc là que des recherches ont été effectuées ces derniers mois, à grands frais. Mais le chef du Bureau australien de sécurité des transports, Martin Dolan, doit bien se rendre à l'évidence, ces recherches n'ont rien donné :
 
« Les gouvernements nous ont demandé de couvrir jusqu'à 120 000 kilomètres carrés ; il nous reste encore environ 15 000 kilomètres carrés à explorer. On en est au point où on doit envisager la possibilité de ne pas retrouver l'avion. Les familles vont être tristes, déçues. On a toujours dit qu'il était probable que l'épave se trouve dans la zone dans laquelle on cherche, on n'a pas parlé de certitude. »
 
Quelques débris de l'avion ont été retrouvés sur les côtes africaines, à La Réunion et au Mozambique. Ce n'est pas assez pour que le gouvernement australien poursuive ses recherches, ou en fasse de nouvelles dans une autre zone. Il faut dire que l'addition est déjà très salée, comme le rapporte Martin Dolan :
 
« Le gouvernement australien nous a donné 60 millions de dollars, le gouvernement chinois environ 20 millions. Le coût total est de 180 millions si on doit explorer toute la zone. »
 
Avant de lancer les opérations de recherche, Canberra avait déjà dépensé 43 millions de dollars pour déterminer le lieu de l'éventuel crash. 

 

Les questions demeurent
 

Si les recherches sous-marines vont donc bientôt prendre fin, l'enquête se poursuit, sous la direction de la Malaisie. Les spéculations demeurent inchangées - défaillance mécanique ou structurelle, prise d'otage, acte terroriste… Sara Bajce est américaine, son compagnon, Philip, était dans l'avion disparu ; elle ne croit pas que retrouver l'épave permettrait de comprendre ce qui s'est passé et ne fait pas confiance au gouvernement malaisien :
 
« Cet avion a survolé l'espace malaisien pendant un long moment et ils disent que leur armée n'a rien vu, ou qu'ils ne pensaient pas que cela représentait une menace… Je n'y crois pas. L'armée malaisienne est assez puissante, elle a l'une des meilleures couvertures radar de la région. »
 
Précisons que six Australiens figuraient parmi les 239 passagers du MH370.