Mieux connaître les plantes médicinales calédoniennes

Auguste Daoumé, consultant en plantes médicinales et jardins, intervient durant la conférence donnée au centre Tjibaou le 29 octobre 2023.
Les plantes médicinales sont à la base de 70 à 80 % des produits pharmaceutiques. Le site internet agripedia.nc commence à étoffer ses fiches, avec les espèce pour se soigner ou pour prévenir certaines maladies. Et la conférence donnée ce dimanche, au centre Tjibaou de Nouméa, a suscité un réel intérêt.

On passe souvent devant sans leur accorder d’importance. Encore méconnues, les plantes médicinales, ou alicaments. Les connaître demande une connaissance du terrain qui relève du casse-tête. Imaginez, explique Auguste Daoumé, grand connaisseur du sujet : trois provinces, des dizaines de langues différentes, pas les mêmes utilisations selon l’endroit…

Travail colossal

Le scientifique Edouard Hnawia évoque, lui, les plantes utiles décodées par les moyens technologiques dont dispose l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement.

J’ai dit qu’il y a 300 à 400 plantes médicinales. Mais on en connaît très peu. Notamment les contenus, les propriétés. Parce qu’à partir de l’information donnée sur le terrain, il faut confirmer ou infirmer avec les outils de laboratoire. C’est un gros, gros travail.

Edouard Hnawia, chimiste et ethnopharmacologue à l’IRD

Un site de référence

D’où l’intérêt du site internet agripedia.nc. Enrichi en permanence, il est même devenu une encyclopédie consultée de  façon régulière par les pays francophones du Pacifique, pour sa simplicité et ses vertus pédagogiques.

On a essayé de faire un savoir qui était le plus accessible, à tout le monde, et que nous avons trouvé dans les livres, les ouvrages, les publications disponibles. Il y en a certains où on a des remèdes extrêmement précis. Des fois, les savoirs sont un peu plus vagues.

Estelle Bonnet-Vidal, agent de communication scientifique

Vers un diplôme

Les collectes d’informations auprès des aires coutumières, des clans et de leurs guérisseurs se multiplient. Un savoir passionnant. Il pourrait devenir une vraie spécialité médicale, sanctionnée par un diplôme.

Un reportage de Karine Arroyo et Luigi Wahmereungo-Palmieri

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