On passe souvent devant sans leur accorder d’importance. Encore méconnues, les plantes médicinales, ou alicaments. Les connaître demande une connaissance du terrain qui relève du casse-tête. Imaginez, explique Auguste Daoumé, grand connaisseur du sujet : trois provinces, des dizaines de langues différentes, pas les mêmes utilisations selon l’endroit…
Travail colossal
Le scientifique Edouard Hnawia évoque, lui, les plantes utiles décodées par les moyens technologiques dont dispose l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement.
J’ai dit qu’il y a 300 à 400 plantes médicinales. Mais on en connaît très peu. Notamment les contenus, les propriétés. Parce qu’à partir de l’information donnée sur le terrain, il faut confirmer ou infirmer avec les outils de laboratoire. C’est un gros, gros travail.
Edouard Hnawia, chimiste et ethnopharmacologue à l’IRD
Un site de référence
D’où l’intérêt du site internet agripedia.nc. Enrichi en permanence, il est même devenu une encyclopédie consultée de façon régulière par les pays francophones du Pacifique, pour sa simplicité et ses vertus pédagogiques.
On a essayé de faire un savoir qui était le plus accessible, à tout le monde, et que nous avons trouvé dans les livres, les ouvrages, les publications disponibles. Il y en a certains où on a des remèdes extrêmement précis. Des fois, les savoirs sont un peu plus vagues.
Estelle Bonnet-Vidal, agent de communication scientifique
Vers un diplôme
Les collectes d’informations auprès des aires coutumières, des clans et de leurs guérisseurs se multiplient. Un savoir passionnant. Il pourrait devenir une vraie spécialité médicale, sanctionnée par un diplôme.
Un reportage de Karine Arroyo et Luigi Wahmereungo-Palmieri