Open BNC de tennis : Bouzige, le Aito australien en finale

Le spectaculaire Moerani Bouzige disputera la finale 2025 de l'Open BNC de Nouméa.
Tombeur dans le dernier carré de Constant Lestienne, ancien 48e mondial, Moerani Bouzige a séduit le public du Ouen Toro par la régularité et l'agressivité de son jeu, vendredi 3 janvier. L'Australien d'origine tahitienne pourrait encore faire le show ce samedi 4 janvier, à 17 heures, contre le Japonais Mochizuki, vainqueur de l'Autrichien Rodionov.

Sur le papier, rien ne laissait présager qu'il serait l'une des attractions de l'édition 2025 du Challenger ATP de Nouméa. À 25 ans, Moerani Bouzigue a obtenu le meilleur classement de sa carrière sur le circuit professionnel en fin d'année dernière, à la 517e place. Il est arrivé en Nouvelle-Calédonie sous les radars, et pour chaque match qui s'est présenté à lui, l'état d'esprit était le même. " Je n'ai disputé aucune rencontre en étant le favori. À chaque fois, je suis l'outsider et cela me convient bien pour gérer la pression. C'est un avantage de ne pas être attendu, expliquait-il après avoir éliminé spectaculairement en demi-finale le Français Constant Lestienne, qui faisait partie du cercle des 50 meilleurs tennismen de la planète en 2023.

Le public du Ouen Toro conquis par le style Bouzige

Après leur duel, que ce soit en tribune officielle ou près du club-house, qui surplombe les courts du Ouen Toro, beaucoup de spectateurs témoignaient de leur plaisir de voir jouer cet Australien d'origine tahitienne. " Dans le premier set, il est mené 5-2 par Lestienne, mais il revient dans le match en étant plus agressif, en attaquant toutes les balles. On sent qu'il lâche les coups et de l'autre côté, il y a eu plus de contestations ".

Une première manche finalement remportée 7-6 par le Français, qui acte cependant un changement d'ascendant. Il se vérifie dans le deuxième set où les rallyes, ces longs échanges disputés entre deux joueurs, tournent souvent en faveur de Bouzige. Ce dernier aime jouer fort et long sur son revers à deux mains. Ses balles rasantes ne sont jamais très loin de la ligne de fond de court.

Autre qualité : sa capacité à répondre à la puissance des coups adverses quelle que soit la durée de l'action. " J'ai vraiment bien senti mes coups. J'avais confiance dans chacun de mes gestes, et j'étais satisfait de la manière dont j'abordais stratégiquement les points ". 

Bouzige 517e mondial affrontera le Japonais Mochizuki en finale.

Un match très accroché en trois sets

Même en difficulté, ce véritable Aito du tennis, trouve des ressources. À 2 partout dans le troisième set et 40/30, sur sa deuxième balle de service, il sert en force sur la ligne intérieure du carré pour gagner le jeu. Il breake dans la foulée après avoir encore trouvé la ligne sur son revers et enchaîné quelques missiles tombés juste.

L'écart se creuse lorsqu'il revient au service et ajoute d'autres flèches à son arc. Volée, amorti et service gagnant lui permettent de s'envoler 5-2 puis d'empocher le deuxième set 6-3. Il breake ensuite d'entrée dans l'ultime manche et mène 2-0 après avoir intégré quelques balles slicées à son arsenal.

Si Lestienne montre quelques signes de lassitude face à cet adversaire qui renvoie tout, l'inverse est aussi vrai. La justesse de ses coups droit frappés très tôt juste après le rebond fait mouche comme de superbes amortis. Il provoque plusieurs fautes directes de son rival qui perd son avance et tape une balle de colère en dehors des installations de la ligue (2-2). La fatigue se fait sentir mais le vent tourne finalement favorablement pour Bouzige qui profite d'un let pour mener 30-0 et prendre le service de Lestienne.

"C'était un match fou"

Le soutien du public le pousse à sortir un service gagnant puis un ace pour remporter le jeu suivant et mener 4-2. Il s'imposera au final 6-4. "C'était un match fou. Je l'ai abordé sans pression, je n'ai rien à perdre. Il était favori, donc cela ne dépendait que de moi. Il fallait jouer libéré, être concentré sur moi, et je l'ai bien réussi", confiait-il après la demi-finale, heureux également de l'ambiance. "Les encouragements du public, c'était incroyable. La famille de ma mère, qui est tahitienne, est ici. J'ai des cousins et des tantes donc c'est super de jouer devant eux. Cela ne m'arrive pas souvent. Et puis me supporter alors que Constant est Français, c'était plutôt sympa de leur part ".

Rendez-vous ce samedi 4 décembre, à 17 heures, pour la finale simple du Challenger ATP de Nouméa entre Moerani Bouzige et le Japonais Shintaro Mochizuki, qui est parvenu à faire tomber la tête de série n°6 hier, l'Autrichien Rodionov.