L’Éveil océanien a choisi de faire liste commune avec Calédonie ensemble pour l’élection du 18e gouvernement calédonien. Avec trois élus au Congrès, le parti de Milakulo Tukumuli ne peut pas présenter sa propre liste. “On a déjà essayé le véhicule de l’Avenir en confiance, on a essayé le véhicule de l’Union calédonienne, avec le succès qu’on connaît. On aurait pu prendre le véhicule de l’Uni ou celui de Calédonie ensemble parce qu’on partage plus ou moins la même vision sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie”, explique le fondateur de l’Éveil, invité du journal télévisé du dimanche 5 janvier.
“Calédonie ensemble a été très courageux de mettre un terme au 17e gouvernement”
“Calédonie ensemble a été très courageux de mettre un terme au 17e gouvernement auquel nous avons participé. (...) Il fallait mettre un terme à cette méthode ou plutôt à l'absence de méthode”, estime-t-il. “La chute du gouvernement n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe", souligne-t-il. À ses yeux, elle est le résultat d'un non-respect du fonctionnement institutionnel entre le gouvernement et le Congrès. "Le début de l’anarchie.”
Retour sur 2021
Ce 17e gouvernement, à majorité indépendantiste, l’Éveil océanien a contribué à le porter au pouvoir. "On l’a défendu, on a voté les réformes les plus difficiles”, souligne Milakulo Tukumuli. Pourtant, "en 2021, nous sommes montés dans le véhicule de l’Union calédonienne parce qu’on voulait voir Samuel Hnepeune à la présidence du gouvernement, c’était un profil moins politique, plus technique”, rappelle-t-il. Plus à même de répondre aux défis de l’inégalité selon lui.
"In fine, c’est Louis Mapou qui est devenu président du gouvernement.” Conséquence : “on est éjecté du gouvernement. C’est la démission de Samuel Hnepeune qui nous a fait remonter. On aurait pu mal le prendre mal. On est resté”, poursuit-il. Jusqu’à la démission de Vaimu'a Muliava, en août 2024. L’Éveil océanien se considérant alors “relégué dans l’opposition”.
Au Congrès, “nous souhaitons rester indépendants”
Depuis 2019, l’alliance avec l’UC-FLNKS et nationalistes s’est plusieurs fois déclinée au Congrès. Il n’en sera pas de même avec Calédonie ensemble, assure Milakulo Tukumuli. “Nous resterons indépendants jusqu’à la fin du mandat”. Pourtant, sans accord avec l’Éveil océanien, si Calédonie ensemble accède à la présidence du gouvernement, le mouvement politique pourrait perdre son groupe au Congrès.
Le “Non, pas maintenant”, “seule voie possible”
Manière de réaffirmer sa position “ni indépendantiste ni non-indépendantiste” ? “On considère que ce clivage-là, s’il a été le cœur battant de la politique calédonienne, est devenu un plafond de verre”, une posture électoraliste loin des préoccupations des Calédoniens, replace Milakulo Tukumuli.
La solution pour la Nouvelle-Calédonie n’est ni blanche, ni noire, elle est grise. Entre le "non jamais" et le "oui tout de suite", je crois que la meilleure solution est d’aller vers une forme de souveraineté partagée entre la Nouvelle-Calédonie et la France.
Milakulo Tukumuli
Dans les discussions sur l’avenir institutionnel, l’Éveil océanien continuera de militer pour “Non, pas maintenant”, confirme l’élu. "Ce n’est pas une 3e voie, c’est la seule voie possible. Qui plus est après le 13 mai, alors que le tissu économique a été ébranlé. Attendons de reconstruire, que le pays ne soit plus à genou mais debout, et décidons ensemble du processus de décolonisation”, prône le chef de parti. Sur ce sujet, des positions communes concrètes sont attendues par l’État d'ici le 31 mars.