Les milices : mythe ou réalité ?

Des milices font-elles régner l’ordre dans certains quartiers en visant la jeunesse kanak ? Les rumeurs courent sur les réseaux sociaux mais qu’en est-il ? Des jeunes affirment en avoir été la cible mais aucune plainte n’a été déposée auprès de la police ou de la gendarmerie.

"C'est la milice"

« C’était le soir, j’étais en train de marcher puis y a deux voitures qui se sont arrêtées » témoigne un jeune de 18 ans du Grand Nouméa. « C’est la milice. On reconnaît les voitures comme ça tourne sur internet, une blanche et une rouge, ils sont sortis de la voiture ils m’ont coursé, ils sont cagoulés et grands avec des couteaux …. »


"Aucun élément constaté et avéré"

De tels actes se produisent-ils effectivement en Calédonie ? La question est posée aux autorités qui veillent à la sécurité des populations au quotidien. « Nous n’avons recueilli aucun témoignage direct circonstancié d’une milice qui aurait agressé un individu, nous n’avons aucune information en provenance des hôpitaux ou des dispensaires signalant qu’une personne ait été rouée de coups, blessée par une milice et nous n’avons constaté aucune découverte de cadavre imputable à une agression de milice. » explique le général Christophe Marietti, Commandant des forces de gendarmerie en Nouvelle-Calédonie. « Nous avons pourtant procédé à des vérifications des messages sur les réseaux sociaux, nous avons vérifié des plaques d’immatriculation de véhicules signalés, aucun élément n’a été constaté et avéré sur tous les témoignages qui étaient toujours des faits qui étaient rapportés mais jamais directement constatés ».
 

Distinguer agressions et milices

La police nationale, compétente  sur Nouméa, a-t-elle des éléments sur ces rumeurs ? 
« Nous n’avons pour l’instant que la rumeur et nous, services de police, pour faire des enquêtes il faut quand même qu’on soit un peu pragmatique » explique le commissaire général Alain Martinez, directeur de la Sécurité publique. « Des agressions sur Nouméa, il y en avait, il y en a, et il y en aura malheureusement encore et donc il faut distinguer je pense ces agressions et cette pseudo milice. Pour l’instant nous avons des agressions que nous traitons, que nous élucidons à hauteur de 65%, c’est un chiffre important, mais par contre au sujet des milices nous n’avons absolument aucun élément qui nous laisse penser qu’elles existent. »
Et le directeur de la sécurité publique d’encourager les personnes qui auraient été agressées à déposer plainte. 
Le général Marietti, commandant des forces de gendarmerie rappelle par ailleurs que le fait d’être constitué en milice, c'est-à-dire en bande armée organisée, est un délit.