Mission Pégase 23 : une vingtaine d'avions de l'armée française déployés dans la zone Indo-Pacifique

Les avions Rafale, survolant pour la première fois la Calédonie en août 2022.
Du 25 juin au 3 août, des avions de l'armée française, dont des Rafale, s'envolent pour la zone Indo-Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. Le président Emmanuel Macron veut faire de la France une "puissance d'équilibre" entre la Chine et les Etats-Unis.

La mission, surnommée Pégase 23, mobilise 320 aviateurs, 55 tonnes de frêt, dix Rafale, cinq avions de transport A330 MRTT Phénix et quatre A400M. Ils effectueront 11 escales dans dix pays pour des échanges avec 14 armées partenaires.

"Depuis le 25 juin et jusqu'au 3 août, l'armée de l'air et de l'espace déploie depuis l'Hexagone une vingtaine d'aéronefs au plus près de ses territoires de l'Indo-Pacifique", a-t-elle précisé dans un communiqué.

Déploiement vers la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie

Après une escale technique sur la base aérienne des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU), la mission doit participer en juillet à des "exercices depuis l'île de Guam et depuis Hawaï", en parallèle "du déploiement d'un dispositif vers les forces de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française".

A partir du 24 juillet et jusqu'au 3 août, le retour sera "ponctué d'escales en Corée du Sud, au Japon, en Indonésie, au Qatar et à Djibouti" avec une série "d'entraînements conjoints" et de discussions notamment autour du spatial, de l'assistance humanitaire et de la gestion des catastrophes.

Région Indo-Pacifique

Emmanuel Macron a érigé en priorité stratégique ce que les diplomates occidentaux qualifient de région "Indo-Pacifique", vaste zone allant des côtes est-africaines aux côtes ouest-américaines, où la France compte de nombreux territoires et espaces maritimes.

La France y détient la majeure partie de sa zone économique exclusive (ZEE), la deuxième du monde, autour de sept territoires, de la Réunion à la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, où vivent 1,65 million de citoyens français.

En septembre 2021, Paris avait essuyé un camouflet retentissant avec la conclusion de l'alliance AUKUS entre l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, conduisant Canberra à annuler un méga contrat pour l'acquisition de douze sous-marins conventionnels français, qui auraient été construits en Australie.

Canberra a décidé d'acheter à la place des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités atomiques.