Missions, perspectives, bilan : Aurélie Zoude-Le Berre, présidente de l’Autorité de la concurrence de la Nouvelle-Calédonie, invitée de la matinale

Aurélie Zoude-Le Berre, présidente de l’autorité de la concurrence de la Nouvelle-Calédonie.
La présidente de l’Autorité de la concurrence, dont le mandat s’achève dans cinq mois, défend son bilan. Elle était l’invitée de la matinale le mercredi 27 juillet.

Depuis 2018, elle incarne le respect des règles de la concurrence en Nouvelle-Calédonie. Quatre missions sont exercées par cette Autorité administrative indépendante, présidée par Aurélie Zoude-Le Berre. Des missions consultatives, préventives, répressives et informatives. "C’est important d’avoir une autorité pour que les règles du jeu de la concurrence soient appliquées de manière objective et non discriminatoire, à la fois pour les entreprises et pour les consommateurs. Car quand il y a une vraie compétition entre les entreprises, les consommateurs gagnent en qualité de service et en baisse de prix. Et puis c’est aussi très favorable à l’innovation et à la croissance de la Nouvelle-Calédonie en particulier", souligne la présidente de l’Autorité de la concurrence.

245 millions de francs d’amendes prononcées

"Il faut des sanctions dissuasives sinon c’est celui qui triche, qui gagne". A ce jour, l’Autorité de la concurrence de la Nouvelle-Calédonie a rendu 137 décisions, recommandations et avis, dont 32 décisions répressives relatives à des pratiques anticoncurrentielles et à des pratiques commerciales restrictives. Au total, 245 millions de francs d’amendes ont été prononcées par l’autorité, "la politique répressive monte en puissance et c’est normal car la première année, nous nous sommes surtout concentrés sur notre mission consultative. Les premières sanctions sont en réalité tombées en 2019 et on avait mis plutôt des montants de sanctions pédagogiques en matière d’exclusivité d’importation par exemple".

On a eu véritablement une marge de manœuvre absolue 

Aurélie Zoude-Le Berre

La présidente assure qu’en quatre ans et demi, elle n’a jamais été confrontée à des pressions économiques ou politiques, "on a eu des discussions très franches avec tous les gouvernements et les entreprises, mais lorsque nous sommes dans notre rôle de missions consultative ou répressive, notre seul but c’est de favoriser la concurrence par l’émérite et lever les barrières administratives règlementaires qui peuvent exister en Calédonie pour fluidifier le marché et dégager des sources de pouvoir d’achat pour le consommateur. On a eu véritablement une marge de manœuvre absolue". En revanche, Aurélie Zoude-Le Berre reconnaît que les recommandations ne sont pas toujours prises en compte, "en moyenne on a 40 à 45% des recommandations totalement ou partiellement mises en œuvre. Cela veut donc dire qu’en très grande majorité elles ne le sont pas, et quand elles le sont ce ne sont pas les recommandations les plus structurelles qui sont mises en œuvre".

Un colloque sur le droit de la concurrence en Outre-mer

Et à quelques mois de passer le relais, Aurélie Zoude-Le Berre et les membres de l’Autorité organisent ce mercredi un colloque relatif à l'application du droit de la concurrence en Outre-mer par les trois autorités de concurrence françaises : calédonienne, polynésienne et métropolitaine. "Il s’agit de faire le bilan de l’activité de l’Autorité de la concurrence de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi croiser les points de vue, les méthodes de travail et les conséquences aussi que peuvent avoir les avis et les décisions des autorités de concurrence françaises dans les départements ultramarins ou insulaires".

Entretien complet avec Sheïma Riahi à retrouver ici.