«L’offre portée par le consortium “Prony Resources” est la seule offre viable dont l’Etat ait eu connaissance» : c’est la réponse transmise à l’Ican et au collectif Usine du Sud = Usine pays, via une lettre provenant du ministère des Outre-mer.
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«De manière générale et, plus encore, dans le contexte politique calédonien actuel, force doit rester à la loi.» C’est notamment en ces termes que l’Etat, interpellé à plusieurs reprises par le collectif «Usine du Sud = usine pays», répond ce lundi.
«Ce document», souligne au passage la lettre, «ne nous a pas été transmis par les offreurs, mais par un élu au Congrès de la Nouvelle-Calédonie». Et le ministère de s’interroger sur le «positionnement du consortium Sofinor-Korea Zinc».
Un courrier à consulter ici :
«Pour pouvoir remettre l’offre définitive, poursuit-il, il faut pouvoir réaliser la due diligence (accès au site et aux documents ne faisant pas partie de l’appel d’offre initial). Pour pouvoir réaliser la due diligence, il faut l’accord de Vale.»
Du ministère des Outre-mer
Alors que les manifestants n’entendent pas relâcher la pression, destinée à soutenir le projet de reprise par la Sofinor et Korea Zinc, une lettre datée de ce 16 novembre est arrivée du ministère des Outre-mer. Signée, non pas du ministre Sébastien Lecornu, mais de son directeur de cabinet Philippe Gustin, elle apporte une certaine fin de non-recevoir à ses interlocuteurs :- d’une part, le président du conseil d’aire djubea-kapone, John Tindao ;
- d’autre part, le secrétaire général du comité Rhéébù Nùù, Raphaël Mapou.
Deux pages
Dans ce courrier de deux pages, l’Etat fait en premier lieu une mise au point concernant la mobilisation du collectif et de l’Ican. «Les atteintes aux biens et aux personnes constatées ces derniers jours ne conduiront à aucune solution positive pour la Nouvelle-Calédonie», écrit le «dircab» de Sébastien Lecornu. «A cet égard, je vous invite à déposer les statuts de l'organisation "Instance coutumière autochtone de négociation" dont vous vous réclamez. Celle-ci ne dispose, à ce jour, d’aucune existence légale - ce qui n’exonère pas les organisateurs des manifestations des derniers jours de leur responsabilité personnelle.»Regret
Autre «observation», le regret exprimé «que vous n’ayez pas participé à la réunion de travail que vous avait proposée avec son cabinet le ministre des Outre-mer, dès le 28 octobre, lors de son déplacement».«Ni actionnaire ni acheteur»
Sur le fond, c’est-à-dire la cession des parts que le groupe Vale détient dans l’usine du Sud, et le soutien à un projet de reprise en particulier : «l’Etat n’est ni actionnaire, ni acheteur de Vale NC», resitue le ministère des Outre-mer. Il n’intervient dans le processus «qu’au titre des engagements pris au Parlement, en 2016, pour accorder un prêt à l’entreprise et pour garantir l’emprunt de celle-ci aux fins de réaliser le projet "Lucy"».Question du «positionnement»
Par ailleurs, il «ne dispose pas, à ce jour, des données financières, même minimales, qui permettraient d’évaluer la solidité du projet de reprise porté par le consortium Sofinor-Korea Zinc».«Ce document», souligne au passage la lettre, «ne nous a pas été transmis par les offreurs, mais par un élu au Congrès de la Nouvelle-Calédonie». Et le ministère de s’interroger sur le «positionnement du consortium Sofinor-Korea Zinc».
Offre de Prony Resources
Philippe Gustin écrit encore que «l’Etat soutient depuis plusieurs années l’usine du Sud comme il a soutenu tous les autres sites industriels calédoniens à travers de nombreux dispositifs». Et il conclut : «à ce jour, l’offre portée par le consortium "Prony Resources" est la seule offre viable dont l’Etat ait eu connaissance. Cette offre est, en outre, largement soutenue par les salariés de l’usine.»Un courrier à consulter ici :
«Aucune valeur», répond l'Ican
La réaction des premiers concernés ne s'est pas faite attendre. «Pour l'Ican, ce courrier n’a aucune valeur car il est signé par un sous-fifre du ministre !», rétorque l'Instance sur sa page Facebook. En ajoutant : «L’Ican regroupe le sénat coutumier, le conseil coutumier de drubea-kapume et le comite rheebu nuu. Le collectif Usine du Sud = usine pays regroupe presque les 47% de l’électorat de ce pays.»Les précisions de la Sofinor
Réaction, également, de la Sofinor. «Les offreurs font leur offre à Vale via la banque de Rothschild, gestionnaire de l’appel d’offre international (c’est donc normal que l’Etat n’en ait pas eu connaissance)», tient à préciser le directeur de projet Ulrich Reber. Deuxièmement, «l’offre que l’Etat a revue est l’offre initiale, validée par la banque de Rothschild et transmise à Vale».«Pour pouvoir remettre l’offre définitive, poursuit-il, il faut pouvoir réaliser la due diligence (accès au site et aux documents ne faisant pas partie de l’appel d’offre initial). Pour pouvoir réaliser la due diligence, il faut l’accord de Vale.»