Moindou : un homme de 29 ans mis en examen pour homicide volontaire sur son cousin

Sur la RT1 à Moindou, photo d'illustration.
Un adjoint au maire de Moindou a été placé en détention provisoire. L’homme, âgé de 29 ans, est mis en examen pour la mort de son cousin, un trentenaire décédé vendredi 1er septembre après avoir été blessé par un tir à la cuisse. Selon les éléments de l’enquête évoqués par le procureur, la victime s’était montrée violente. Elle avait beaucoup bu, tout comme l’auteur présumé du coup de feu.

Il a tiré dans les jambes de son cousin qui se montrait violent et menaçant. Une situation devenue explosive sur fond d’alcoolisation massive. La victime, qui a eu l’artère fémorale sectionnée, n’a pas survécu. Voilà ce qui semble s’être passé à Moindou, dans la nuit de jeudi à vendredi, selon l’enquête de gendarmerie et les éléments communiqués par le procureur Yves Dupas. L’auteur présumé du coup de feu mortel a été mis en examen ce samedi pour homicide volontaire. Il s’agit d’un adjoint au maire de Moindou, âgé de 29 ans, considéré comme plutôt bien inséré et sans antécédent judiciaire. Il a été placé en détention provisoire sur ordonnance du juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du parquet et à la demande du magistrat instructeur.

Les secours appelés en pleine nuit

C’est vendredi 1er septembre, vers une heure du matin, que la brigade de Bourail est prévenue : les pompiers et le Samu sont intervenus dans une résidence située route de Mécougna, sur une personne présentant une blessure par arme à feu. Sur les lieux, il apparaît que cet homme, âgé de 31 ans, a une plaie au niveau du fémur gauche et des traces de coups sur l’épaule gauche. Malgré les tentatives de réanimation, intenses, pratiquées par les secours, son décès ne peut qu’être constaté, une heure plus tard.

Dans un communiqué diffusé la nuit dernière, le procureur de la République évoque la cause de la mort. L’autopsie ordonnée par le parquet n’a pas encore été pratiquée. Mais les premières investigations médico-légales réalisées, notamment l’examen scannographique, ont révélé “la présence au niveau de la face interne de la jambe de la victime, d’un élément balistique et de multiples particules millimétriques compatibles avec l’usage d’une arme à feu, ayant abouti à sectionner l’artère fémorale”.

Coups de feu en l'air et coups de poing

Cette nuit-là, l’auteur présumé du tir est interpellé, “en état d’ivresse manifeste, précise Yves Dupas. L’arme du crime était retrouvée à son domicile, lors d’une perquisition.” Que dit l’enquête, confiée à la section de recherches de Nouméa et la brigade de Bourail ? Que le soir du 31 août, les deux cousins arrivent vers 20 heures chez le père de la victime, où ils boivent beaucoup d’alcool. Le cousin de 31 ans a déjà été condamné, notamment pour violences volontaires. Au cours de la soirée, transmet le procureur, il s’emporte à plusieurs reprises, à tel point que son père attrape son fusil et tire un premier coup de feu, “sans toutefois blesser personne”. Puis, le trentenaire assène plusieurs coups de poing au visage de son cousin, ce qui le fait tomber au sol, avec perte de connaissance durant quelques minutes.

"Le stopper mais sans vouloir le tuer”

Toujours d’après le récit d’Yves Dupas, eu égard aux conclusions de l’enquête, le père de la victime tire un second coup de feu en l’air alors que son fils s’en prend au mobilier. Celui-ci se saisit même d’un morceau de bois, pour menacer son père et les autres membres de la famille, alertés par les bruits. C’est là que le drame se serait noué. “Voyant le comportement menaçant de son cousin, l’auteur présumé [est allé] récupérer son fusil de calibre 12,  dans son véhicule, et [a tiré] un coup de feu à une distance de six mètres, en visant les jambes.” Il a ensuite mis deux coups de crosse au niveau de la tête de son cousin, “pour le mettre KO”. Puis il est rentré à son domicile, à Aremo, où il attendait l’arrivée des forces de l’ordre.

Pendant ses auditions en garde à vue, l’auteur présumé des faits a déclaré qu’il avait volontairement tiré sur son cousin, en visant les jambes afin “de le stopper mais sans vouloir le tuer”. Il a dit qu’il n’avait pas de problème relationnel avec lui, qu’il aidait volontiers dans la construction de sa maison. Mais “que celui-ci se montrait violent avec tout le monde dès qu’il avait bu”.