Réforme en cours, en Nouvelle-Calédonie, pour une offre limitée de médicaments remboursables. Un groupe de travail planche sur un nouveau livret pharmaceutique, qui est amené à se réduire considérablement dans le but d’assainir les finances. Le projet ne met pas tout le monde d’accord.
La liste de médicaments remboursables est en passe de se réduire, en Calédonie. Issue du plan de santé Do Kamo, une nouvelle mesure du gouvernement vise à restreindre la palette de choix en pharmacie. Toutes les spécialités et tous les types de médicaments sont concernés. Des anti-inflammatoires les plus ordinaires, aux hormones de croissance, en passant par les pilules contraceptives.
Le représentant des officines s'attend à des complications: «Quand on va devoir changer la molécule initiale des personnes, pour être toujours dans la même famille mais avec la molécule autorisée et pas celle qu’elles avaient, je pense qu'il va y avoir des problèmes, répond Christophe Delest. Et donc des incompréhensions. En plus, généralement, ça va être de notre faute, alors que c’est le gouvernement qui a décidé cette mesure.»
Un reportage de Loreleï Aubry et Carawiane Carawiane.
Les craintes des pharmaciens
Du côté des pharmaciens, on exprime des craintes: celles de retards d’approvisionnements, et d'une inégalité devant le traitement prescrit. «Il s’instaure une médecine à deux vitesses», estime Christophe Delest, président du syndicat des pharmaciens de Nouvelle-Calédonie. «C'est-à-dire qu’on va être sur un livret thérapeutique où deux ou trois molécules représenteront la famille thérapeutique. Mais quand le prescripteur voudra sortir de cette liste, le Calédonien devra payer.»Le représentant des officines s'attend à des complications: «Quand on va devoir changer la molécule initiale des personnes, pour être toujours dans la même famille mais avec la molécule autorisée et pas celle qu’elles avaient, je pense qu'il va y avoir des problèmes, répond Christophe Delest. Et donc des incompréhensions. En plus, généralement, ça va être de notre faute, alors que c’est le gouvernement qui a décidé cette mesure.»
Recommandé par l'OMS
Une mesure initiée par les médecins, qui croient à l’intérêt économique de cette réforme recommandée par l’Organisation mondiale de la santé. Même si celle-ci bouscule quelque peu la liberté de prescription. «Cette liberté est adaptable», remarque le Dr Paul Bejean, vice-président du conseil de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Calédonie. «Pour vous, tel médicament va bien. Mais dans cinquante ans, il ne vous ira pas aussi bien… Soyons honnête, on ne soigne pas une maladie, mais des malades qui ont une pathologie. On peut effectivement se dire qu'on va être restreint dans notre choix de médicaments. Ça se discute ! Mais à partir du moment où nous, le corps médical, avons demandé cette réforme, la question n’est plus là. La question est de savoir si les patients vont prendre le médicament.»Environ huit milliards de dépenses
Pour l’heure, impossible de dire quelle sera la valeur de l’économie à laquelle cette réforme peut aboutir. Seule certitude, le Ruamm affiche des dépenses annuelles en médicaments de presque huit milliards CFP.Un reportage de Loreleï Aubry et Carawiane Carawiane.