Une montagne acquiert les mêmes droits qu'une personne

Le Mont Taranaki aussi appelé Mont Egmont a obtenu le statut de personne morale. Après le fleuve Whanganui en mars, cette montagne perçue comme un ancêtre par les Maoris dispose désormais de droits et de devoirs.
Selon le guide, lonely Planet, la région de Taranaki est le deuxième endroit à visiter au monde. Situé sur la côte Ouest, de l'île du Nord, le mont Taranaki est un volcan circulaire placé au centre du parc national d'Egmont. La dernière éruption se serait produite en 1775. Toujours considéré comme actif et donc dangereux, ce volcan en sommeil culmine à 2518 mètres. Cette montagn, sacrée pour les tribus Maoris, dispose de droits et de devoirs comme une personne. 

La rivière Whanganui
Le 15 mars dernier, le parlement néo-zélandais avait reconnu le fleuve Whanganui comme une entité vivante. Ce fleuve est le troisième plus long cours d'eau du pays. "La décision du Parlement néo-zélandais n'est que la traduction législative d'un accord politique trouvé en 2012, sur un différend judiciaire de près de soixante ans", précise Victor David, juriste à l'Institut de recherche et de développement (IRD) de Nouméa, et chercheur en droit à l'environnement.

Comme la rivière Whanganui, le mont Taranaki est désormais protégé au même titre que les tribus locales. La tutelle est assurée par les huit tribus environnantes et le gouvernement.
"Cet accord constitue un moment important dans la reconnaissance des blessures du passé, a déclaré Andrew Little, le ministre chargé du dossier. Le peuple local, les Taranaki Iwi, ont été traités de la pire des manières par la Couronne au XIXe siècle."

Entre 1845 et 1871, la Nouvelle-Zélande était le théâtre de guerres entre les Maoris et les colons Britaniques. A l'issue de ces événements, la quasi-totalité des terres des Taranaki Iwi a été confisquée par le gouvernement colonial. Aujourd'hui, l'accord conclu prévoit que le gouvernement fasse des excuses officielles. Aucune indemnisation financière n'est envisagée.

Les précédents
En 2008. L'Equateur a inscrit dans sa Constitution les droits de la nature.
En 2010. La Bolivie décrète la loi sur les droits de la Terre Mère.
En 2016. En Nouvelle-Calédonie, la province des Îles a introduit dans son code de l'environnement, le principe de la reconnaissance juridique a des éléments de la nature.
En 2017. En Inde, l'Etat de l'Uttarakhand a accordé le statut d'entités vivantes c'est-à-dire de personne morale au Gange et à son principal affluent, la rivière Yamuna.