Mouvement de grève générale ce jeudi dans le secteur du nickel en Calédonie

Mouvement de grève ce jeudi 25 janvier dans le secteur de la mine. Mouvement suivi devant l'usine du Sud.
Le secteur du nickel est mobilisé ce 25 janvier. Un appel à la grève générale a été lancé à l’initiative du SGTINC. La mobilisation touche les trois usines calédoniennes : SLN, KNS et Prony, mais aussi de nombreux centres miniers. Tous réclament des efforts aux différents actionnaires des usines et interpellent les institutions et l’Etat.

L'appel à la grève générale dans le secteur de la mine et de la métallurgie est suivi depuis ce matin en province sud mais aussi en province nord.

A Nouméa, les grévistes sont rassemblés devant l'immeuble Malawi, siège de Prony Ressources. Quelques banderoles ont été posées devant l'entrée de la SLN où certains ateliers sont en grève, mais on a voulu "préserver l'outil de travail et maintenir l'activité" pour ce qui concerne la relance des fours électriques.

"Ce sont bien les hauts conseils d'administration que l'on veut interroger par rapport au gaspillage sur Prony Resources. Par exemple, qu'est-ce-qui a été fait des 50 milliards laissés par Vale quand il est parti ? Les aides de l'État ? Donc on veut des explications là-dessus et sur la gestion de nos entreprises" explique Glenn Delathière, le délégué syndical de la SGTINC, le Syndicat général des travailleurs de l'industrie de Nouvelle-Calédonie.

Des banderoles ont été tendues devant le siège de Prony Resources à Nouméa.

L'usine du sud au cœur du mouvement

Plus au sud de la Grande Terre, des salariés de Prony Resources et des sous-traitants manifestent depuis ce matin devant l’usine du sud. Des banderoles et des chicanes ont été installées à l'entrée de l'usine et de la mine. La mobilisation se fait dans le calme, la circulation n'est pas perturbée.

Les salariés et sous-traitants des trois usines veulent prendre part dans le redressement du secteur. Mais là-bas, la situation est particulière. Après l'annonce la semaine dernière de la recherche d'un nouveau partenaire financier pour l'usine, la nouvelle est plutôt bien accueillie par le SGTINC, qui demande à la direction, la création de groupes de travail pour améliorer la rentabilité de l'entreprise.

Pour le personnel mobilisé, un plan de restructuration est envisageable mais il faut viser en priorité l'encadrement. Le syndicat souhaite également discuter de ce qu'il appelle le gaspillage et pointe du doigt des surcoûts. Le résultat ? De mauvais choix opérés par la direction, selon le SGTINC, qui a été reçu par la présidente du conseil d'administration. Ils espèrent rencontrer les actionnaires la semaine prochaine.

Joan Mapou représente le GIE de Goro. Il a souligné son inquiétude pour le bassin d’emploi de Yaté :

Devant l'usine du sud, les salariés et sous-traitants disent vouloir prendre part dans le redressement du secteur.

Mobilisation dans le nord

Du côté de Poya, une soixantaine de personnes est également mobilisée. Certains ont fait le déplacement depuis Houaïlou et Koné. Pas de blocage, ni de barrage filtrant, mais une circulation alternée. A KNS, les salariés s’interrogent également sur le modèle calédonien. "L'Indonésie produit à bas coûts, dans des contions de travail déplorables, avec un environnement massacré. Il faut se dire que les industriels avec lesquels on travaille ont proné le nickel vert donc le respect de l'environnement, de l'homme, des infrastructures. Il faut croire qu'aujourd'hui ce n'est pas forcément vrai. Les cours du nickel vont vers la chute" indique Frédéric Narcissot, représentant SGTINC à KNS.