Le mouvement de grève à la SLN se poursuit

A Népoui, l'USTKE et la CSTNC ont lancé un mouvement de grève illimité depuis ce lundi matin.
Après les multiples incendies sur la serpentine de Kouaoua l’an dernier, 2019 commence par un mouvement de grève sur trois sites. En cause : le régime horaire sur mine instauré par l’industriel pour améliorer sa compétitivité. Un nouvel accroc qui n’est pas sans conséquence sur l’activité.
C’est tristement historique. Les niveaux de stock de minerais de la SLN n’ont jamais été aussi bas en cette période charnière. Du mois de septembre à décembre, les industriels ont pour habitude de constituer un maximum de réserves pour faire face aux contraintes d’intempéries. Cette année, moins de la moitié du niveau nécessaire est disponible, et cela fait peser une menace sur la pérennité d’un des fours de fusion de l’entreprise. Le contexte est délicat, et pourtant, un nouveau blocage dans le rouage apparaît.
 

Deux syndicats en grève 

L’intersyndicale CSTNC-USTKE a lancé depuis la semaine dernière un mouvement de grève illimité. Il fait suite à l’instauration d’un nouveau régime horaire sur mine, de 147 heures de travail par semaine. Très concrètement, les salariés sont désormais en activité 10h30 par jour, avec 30 minutes de pause, et cela quatre fois par semaine. Une mesure décidée pour allonger la durée d’ouverture de la mine de 60 à 90%, et améliorer ainsi la compétitivité de la SLN qui reste 40% plus cher que ses concurrents. Des rivaux qui pour la plupart sont à 168 heures par semaine depuis plus de cinq ans. 

A la SLN, la négociation a duré un an et demi avant d’aboutir à un accord entre cinq syndicats et la direction. Mais l’USTKE et la CSTNC, qui avaient, eux, discuté un régime de 120 heures jugé « gagnant-gagnant », sont opposés. Il en résulte ce mouvement de grève illimité lancé d’abord à Thio et Tiébaghi, et depuis ce lundi à Népoui, où un minéralier reste en attente d’être chargé.

Écoutez Guy Tidjine, délégué syndical au centre de Népoui, intersyndicale CSTNC-USTKE :Si ces trois sites sont en grève, celui de Kouaoua, en revanche, ne l’est pas. Depuis le 10 décembre dernier, les effectifs sont pourtant passés aux 147 heures par semaine.