Nauru ordonne à MSF de cesser son travail parmi les réfugiés

Illustration d'une campagne en faveur des enfants détenus à Nauru.
L'ONG Médecins sans frontières annonce avoir reçu du gouvernement de Nauru l'ordre de cesser de soigner les réfugiés et les habitants souffrant de problèmes de santé mentale.
 
Nauru, le plus petit pays insulaire du monde, s'est retrouvé sous le feu des critiques pour les conditions de vie des réfugiés, y compris des enfants, qui sont relégués sur son sol par l'Australie. Or, «le gouvernement de Nauru a informé Médecins sans Frontières qu'il n'avait "plus besoin de nos services" et a demandé que nos activités cessent dans les 24 heures», a déclaré un porte-parole de l'ONG dans un communiqué transmis à l'AFP samedi.
 

Des services médicaux débordés

Les migrants qui vivent dans les camps de Nauru affirment avoir un accès limité aux soins. Les services médicaux sont débordés car de nombreux réfugiés et demandeurs d'asile souffrent de problèmes psychologiques. Le Refugee council of Australia et l'Asylum Seeker resource centre ont dénoncé récemment les ravages psychologiques de la détention indéfinie, en particulier chez les enfants.
 
 

«Extrêmement préoccupé»

MSF se dit «extrêmement préoccupé» par les risques posés par la décision de Nauru pour «la santé de nos patients et appelle les autorités à nous autoriser à poursuivre notre travail», a ajouté le porte-parole. D'après son site internet, l'ONG travaillait sur l’île depuis la fin 2017. «Le manque de soutien disponible en matière de santé mentale affecte à la fois la population de Nauru et les demandeurs d'asile et réfugiés qui vivent sur l'île dans le cadre des processus off-shore du gouvernement australien», écrit MSF.
 

Schizophrénie, violences, dépression

«Nos équipes ont identifié des cas de schizophrénie, de violences familiales et des niveaux alarmants de dépression sur Nauru, surtout chez les enfants», poursuit l'organisation. Près d'un millier de migrants dont une centaine d'enfants, sur 11 000 habitants, vivent dans huit camps financés par Canberra. Certains depuis cinq ans, selon leurs récits.