Navire fantôme échoué aux Chesterfield : le mystère reste entier

Faute de pouvoir identifier l’armateur, les autorités calédoniennes planchent sur le sort de l’épave coincée au beau milieu d’une réserve intégrale du Parc naturel de la mer de Corail.
Il y a deux mois, une mission s’est rendue sur le récif de Bampton, dans le Nord-Est des Chesterfield. Les experts ont ainsi pu observer le positionnement du bateau sur le corail et évaluer les risques de pollution. A bord, ils ont relevé notamment la présence de gasoil, d’huile de moteur et de tuyaux, qui servaient vraisemblablement à alimenter d’autres navires en carburant. Aujourd’hui, plusieurs options sont à l’étude pour dépolluer le navire.
 


"On vérifie surtout la faisabilité technique pour ne pas faire prendre des risques à du personnel que l'on enverrait sur place. Et ne pas risquer aussi un suraccident en déployant un navire dans une zone compliquée." 

- Thierry Cantéri, le directeur des affaires maritimes.


Les affaires maritimes travaillent actuellement sur ce dossier " C'est un dossier compliqué car nous sommes dans une zone trés large dans laquelle la mer est un peu forte", ajoute Thierry Canteri. Le caboteur doit donc être dépollué mais il y a de fortes chances pour que l'épave finisse ses jours sur le récif de Bampton. 
 

"Le déséchouement du navire va être compliqué car le navire est positionné assez haut sur le récif et même à marée haute il ne flotte pas. Il est donc probable que le déséchouement ne soit pas possible dans des conditions raisonnables pour la protection du récif car un retrait pourrait l'abîmer" 

- Thierry Cantéri, le directeur des affaires maritimes. 


A ce jour, beaucoup d’interrogations demeurent. Avant d’abandonner l’épave, l’équipage avait soigneusement vidé la cargaison et le matériel de navigation mais il avait aussi masqué l’immatriculation du navire. Il pourrait s’agir d’un bateau ravitailleur d’origine chinoise, selon l’une des hypothèses avancées par Jean-Louis Fournier, le commandant de la zone maritime. 
 

"Nous pensons qu'il s'agit d'un bateau-mère transformé avec de nombreuses soutes à gasoil pour pouvoir ravitailler les flottes en haute mer, mais a priori pas dans notre zone, probablement hors de la zone économique exclusive. Entre tous les pays du Pacifique Sud, il y a des petites zones que l'on appelle cul de sac dans lesquelles ces bateaux pêchent et ce type de bateau pourrait faire partie des ravitailleurs de ces pêches."

- Jean-Louis Fournier, Commandant de la zone maritime  


Presque trois mois après cet échouement, l’enquête se poursuit. Mais les chances de retrouver l’armateur semblent de plus en plus minces.