Prony Resources, qui a repris en début d'année les activités du géant brésilien Vale sur le site de Goro, dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, a indiqué qu'il visait une production de 45.000 tonnes de nickel en 2024.
Partie de rien, elle serait déjà de 20.000 tonnes, fin 2021 : "la mobilisation et le professionnalisme des mineurs et métallurgistes calédoniens ont permis ce résultat" a tout d'abord indiqué Antonin Beurrier, directeur général de Prony Resources.
Cette année, malgré les difficultés liées à la relance de l’activité et à l'épidémie de Covid, l’Usine du Sud est devenue rentable avec un coût de production inférieur à 14.000 dollars. Le nickel est commercialisé plus de 20.000 dollars la tonne par Trafigura.
Tesla-Prony c'est signé
"L'accord signé avec Tesla fera du constructeur automobile américain notre principal client", a précisé Antonin Beurrier depuis Paris, lors d'une conférence de presse tenue simultanément avec Nouméa.
"Le volume de 42.000 tonnes de nickel prévu par l'accord est indicatif et peut varier de plus de 25 % en fonction de nos capacités", a-t-il ajouté. Ce volume représente la quantité nécessaire à la fabrication d'environ 200.000 batteries pour les voitures électriques.
Tesla était déjà partenaire de Prony sur la qualité des produits, la responsabilité environnementale et la durabilité.
M. Beurrier a précisé que l’accord avait été négocié par le négociant suisse Trafigura, actionnaire de Prony Resources.
Trafigura est aussi partenaire de Terrafame en Finlande dans une coentreprise (mine et usine de nickel) avec le gouvernement centriste et écologiste du pays.
Prony Resources New Caledonia
Dans un premier temps le nickel de qualité batteries (classe 1) de l’Usine du Sud (Prony Resources New Caledonia) fournira les activités de production de Tesla en Asie. Sans exclure pour autant des livraisons à des fabricants de batteries européens et français, quand la production aura atteint son rythme de croisière.
Le capital de Prony est détenu à 51% par les trois Provinces de Nouvelle-Calédonie, les salariés du groupe et des acteurs coutumiers locaux. Le négociant suisse Trafigura en détient 19 % et a apporté 75 millions d’euros à l’usine. Le solde appartient à une coentreprise entre les dirigeants de la société et le fonds d’investissement néo-zélandais Agio Global.
La société Prony Resources New Caledonia prévoit d'emprunter 220 millions d'euros, garantis au meilleur taux par l'Etat français, en plus du prêt public de 200 millions dont il a déjà bénéficié, afin de financer des investissements dans ses capacités de production, d’entretien et de rénovation du site industriel -et d'optimiser le traitement des déchets de l'extraction du nickel.
A ces sommes s’ajoutent le bénéfice du dispositif de défiscalisation lié aux investissements en Outre- Mer, dit Girardin.
Au total, les sommes investies ou garanties par l'Etat s'élèverait à près de 500 millions d'euros (60 milliards de FCP).