L'an passé à la même époque, Eramet avait subi une perte nette de 623 millions d'euros, pénalisé par une charge exceptionnelle liée au Covid-19, une baisse du prix des matières premières et la crise dans le secteur aéronautique.
Sur le premier semestre, le chiffre d'affaires atteint 1,878 milliard d'euros (voir communiqué ici), en hausse de 11% par rapport à la même période un an plus tôt. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda), indicateur de référence pour Eramet, s'affiche à 293 millions d'euros, en progression de 144% sur un an, illustration du "très fort rebond par rapport au premier semestre 2020" souligné par Eramet.
Dans un contexte compliqué, marqué par des blocages sur ses sites miniers et de fortes pluies, la SLN, filiale du groupe Eramet en Nouvelle-Calédonie, est redevenue bénéficaire ce qui n'avait pas été le cas depuis de nombreuses années.
"Nous avons réalisé un premier semestre prometteur, porté par de bonnes performances opérationnelles et un environnement de prix généralement élevé", note la PDG Christel Bories, citée dans le communiqué. Elle souligne également la réduction de l'endettement du groupe à la fin juin, avec une dette passée en un an de 1,333 milliard à 1,244 milliard (-7%).
Eramet a confirmé ses objectifs de production minière au Gabon (7 millions de tonnes) et en Nouvelle-Calédonie (exportations de minerai de nickel de la SLN de plus de 3,5 Mt), et les a revus à la hausse pour son activité à Weda Bay (12 Mt).
La SLN dans le vert
"La reprise des marchés de l’inox et des batteries s’est traduite par une forte augmentation des prix sur le semestre, compensée cependant en partie par la hausse des coûts du fret sur les ventes export de minerai. La SLN n’en a que partiellement profité compte tenu de difficultés de production : les blocages sur le territoire Calédonien fin 2020 n’ont pas permis de constituer les stocks nécessaires pour anticiper la saison des pluies particulièrement pénalisante cette année. Cela a pesé sur la production de ferronickel, et contraint la croissance des volumes d’export de minerai. En conséquence, le chiffre d’affaires ne progresse que faiblement à 330 M€ (+ 3 %) mais l’EBITDA est positif à 17 M€ contre un négatif de -49 M€ au premier semestre 2020) ", a précisé Eramet.
Priorité aux mines
Dans un "contexte de prix particulièrement porteur pour les alliages de manganèse et pour le nickel", a expliqué Christel Bories, le groupe relève sa prévision d'Ebitda pour l'année à «plus de 850 millions d'euros» (contre 600 millions lors de l'annonce de ses résultats annuels en février). Le groupe a rappelé que la cession d’Aubert et Duval, dans la division Alliages Haute Performance, "restait (son) option privilégiée".
La filiale continue de subir la crise du secteur aéronautique. En ce qui concerne son site de Sandouville (nickel), le groupe a rappelé privilégier aussi une cession après une revue stratégique. "Des discussions sont en cours et à un stade avancé avec un potentiel repreneur", a-t-il indiqué. L'usine hydrométallurgique avait arrêté l'importation de mattes de nickel produites par la SLN en Nouvelle-Calédonie pour les remplacer par des produits finlandais de Boliden à l'été 2016.
Eramet a précisé que les marchés de la division Mines et Métaux restaient "toujours bien orientés, principalement grâce au dynamisme de l'économie chinoise, avec également de meilleures perspectives à court terme en Europe et aux Etats-Unis".
A Paris, la Bourse a salué la bonne performance du groupe de la transition énergétique, Eramet progressait de plus de 3% en fin de matinée.
LME-Nickel le 29/07/2021 à 10:10 GMT 19 765 dollars/tonne +1,20%