Le titre de l'entreprise minière et métallurgique de la transition énergétique se redresse et a surperformé le marché boursier parisien mardi 26 juillet, profitant d'un contexte favorable lié à l'intérêt pour les matières premières. Mercredi 27 juillet, en soirée à Paris, la publication par Eramet de ses résultats semestriels montre une forte hausse au 1er semestre, sauf pour la production métallurgique de nickel à l'usine de Doniambo.
Il faut encore patienter. La sécurisation de son approvisionnement en électricité, cruciale pour permettre à la SLN de produire plus de nickel, devrait être mise en œuvre courant septembre, après l’arrivée attendue fin août de la centrale électrique flottante du spécialiste turc Karpowership. La SLN compte sur une amélioration significative de sa production.
En attendant, le rebond des cours du nickel jusqu'en mars, permet tout de même au berceau mondial de l’industrie du nickel de se maintenir à flot, même si les prix du ferronickel (alliage de fer et de nickel de classe 2, produit par la SLN en Nouvelle-Calédonie) sont désormais tombés à un niveau très en dessous du cours du nickel pur (Classe 1) qui sert de référence à la Bourse des métaux de Londres (LME).
Et la météo du nickel s’invite de plus en plus dans les contraintes de l’activité minière et industrielle sur le Territoire.
Le communiqué d’Eramet publié à 3 heures 31 du matin en Nouvelle-Calédonie, indique dans ses perspectives 2022 que les objectifs de production mondiaux du groupe sont "confirmés, excepté à la SLN". Rien de catastrophique, mais la situation reste fragile.
"En Nouvelle-Calédonie (…) les objectifs sont révisés à la baisse à plus de 40.000 tonnes de nickel pour la production de ferronickel de l’usine de Doniambo en 2022", - l’usine de Doniambo a une capacité de 50.000 tonnes -, "et à plus de 3,5 millions de tonnes pour l’exportation de minerai de nickel", précise encore Eramet.
" La filiale d’Eramet n’a pas pu saisir l’opportunité exceptionnelle des prix du nickel. Elle a légèrement augmenté sa production mais elle n’est pas aux objectifs de production souhaités au premier semestre 2022", indique à Outre-mer 1ere une source proche du groupe Eramet, sous couvert d'anonymat.
Le manque d'électricité et les intempéries sont les deux principaux freins enregistrés à la hausse de la production métallurgique.
Heureusement, l’accord conclu avec le gouvernement calédonien a permis "+ 31 % de volume d’exports de minerai de nickel depuis la Nouvelle-Calédonie", souligne le communiqué d’Eramet, "malgré de fortes intempéries et un nombre de jours de pluies en hausse de 13 %."
Pour ces raisons, les exportations totales de minerai qui devaient être de 4 millions de tonnes en 2022 ne seront pas atteintes mais elles devraient atteindre plus de 3,5 millions de tonnes.
Le "cash cost" (coût effectif) de la SLN s’est élevé à 8,06 $/lb (17.700 dollars/tonne) en moyenne au premier semestre 2022, pour une production de 20.400 tonnes de nickel à mi-juillet, reflétant l’augmentation du coût des intrants, principalement l’énergie, le charbon (dont le prix a plus que triplé) et le fret (augmentation d’environ 43 % pour le minerai de nickel.
Le coût de production de l’usine de Doniambo, autour de 17.700 dollars la tonne au premier semestre, s'est donc dégradé, il est légèrement supérieur au prix moyen du ferronickel prévu sur le marché mondial dans les prochains mois (17.000 dollars).
La situation demeure donc fragile. La SLN a été amenée à revoir ses objectifs à la baisse.
Lire en cliquant sur ce lien le communiqué financier du groupe Eramet pour le premier semestre 2022.