À Sudbury, en Ontario, 2.400 mineurs ont débrayé contre leur employeur, le géant minier brésilien Vale, après avoir rejeté un accord proposé par la direction canadienne de la multinationale au syndicat des Métallos.
Le cours du métal a connu une semaine volatile et d’abord haussière en raison du conflit social au Canada. Le métal a touché 18 500 dollars mardi, au plus haut depuis le 3 mars. Mais ça n’a pas duré…
Grève des mineurs du nickel à Sudbury
Ce sommet a été atteint en raison des craintes d’une pénurie d’approvisionnement du marché mondial. Les mineurs et des métallurgistes de Vale (ex-Inco) à Sudbury se sont mis en grève.
Histoire calédonienne
La petite capitale canadienne du nickel a reçu plusieurs dizaines de stagiaires calédoniens dans les années 2000, alors que se construisaient deux des trois grandes usines du Territoire. Des formations aux métiers de la métallurgie et de la mine ont été financées, à l’époque, par les sociétés minières Inco et Falconbridge. Elles ont été ensuite absorbées par Vale et Glencore.
Risque de pénurie
Le nickel, qui est l'ingrédient de l’acier inoxydable avant d’être celui des batteries électriques, a vu son prix augmenter en milieu de semaine, soutenu par la grève à Sudbury, touchant près de la moitié de la production de nickel de Vale au Canada. Vale a mis en œuvre un plan d'urgence pour préserver l'intégrité et la sécurité des usines et des mines, tout en poursuivant les négociations salariales.
Des propositions jugées insuffisantes
Le contrat de travail proposé, pour une durée de cinq ans, a été jugé insuffisant par la majorité des salariés lors d'une consultation organisée par le syndicat local. Le projet en négociation propose d'accorder aux travailleurs de Vale Canada une augmentation de salaire de 4%, plus une prime salariale de 2 500 dollars pour l'année écoulée en raison du travail maintenu sur mines et dans les usines pendant la pandémie de covid-19, et enfin une prime de 3 500 dollars à la signature de l’accord.
Sudbury a produit 43 200 tonnes de nickel l'an dernier, ce qui représente un peu moins de la moitié de la production canadienne globale de métal de Vale, a précisé une dépêche de l’agence Reuters.
Sudbury, centre canadien du nickel. Images de Didier Gaudermen (1998-RFO).
A la différence de leurs collègues de Sudbury, les métallurgistes de Port Colborne, sur la rive nord du lac Erié, proche des chutes du Niagara, se sont déclarés favorables aux propositions de la direction. Vale a indiqué, dans un communiqué, que la majorité des adhérents de la section locale 6200 des Métallos, qui représente les employés de sa raffinerie hydro métallurgique, était favorable à l'accord proposé.
Nornickel relance sa production
Après avoir atteint un plus haut en raison du conflit social à Sudbury, le cours du nickel a reculé. Le géant russe Nornickel (ex-Norilsk Nickel) a annoncé qu’il redémarrait progressivement l'extraction de minerai dans la mine souterraine de Taimyrsky.
La mine sibérienne, qui avait subi d’importantes inondations, a retrouvé un volume qui représente environ 40 % de sa capacité nominale. La mine devrait atteindre sa capacité normale de 12 000 tonnes de nickel par jour d'ici la fin du mois de juin. L'information a contribué a rassuré le LME.
Cours du nickel au LME de Londres, le 06/06/21 à 12:00 gmt : 17 995 dollars/tonne +0,42% semaine -1,06%.