Nickel : l'Usoenc déroule ses propositions pour sauver l'emploi, et les usines

Une semaine après avoir appris la mise en sommeil de l'usine KNS, l'Usoenc présente ses propositions urgentes pour maintenir l'emploi.
L’Usoenc appelle à sauver les sous-traitants de l’usine du Nord, mise en sommeil pour six mois. S'il semble impossible de connaître le nombre exact de personnes touchées, les dégâts seraient dévastateurs, selon les syndicalistes. Une situation d'autant plus critique si l'on ajoute les deux autres complexes métallurgiques. Une panoplie de mesures est proposée. Avec pour objectif le maintien de l'emploi, et d'une filière nickel forte.

Un véritable contre-la-montre, insiste l'Usoenc. L'Union des syndicats ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie fait entendre sa vive inquiétude et ses propositions, une semaine après cette annonce retentissante : le placement en veille de l'usine KNS, à Vavouto. Même si la direction de Koniambo nickel assure conserver environ 1 300 postes pendant cette mise en sommeil, de nombreux travailleurs indirects sont menacés.

Donner une visibilité

Dans l'immédiat, la centrale plaide pour un plan de sauvegarde de l’emploi, afin d'offrir de la visibilité aux sous-traitants, déjà affectés par l'arrêt des contrats dès la fin février. Des aides financières supportées par le gouvernement et l’Etat. "L’idée, c’est de dégager un budget assez rapidement, pour pouvoir aider ces entreprises sur la perte d’emploi des salariés dans les jours qui viennent", développe Alexis Falematagia, chef de section du Soenc nickel. "Avec les organismes bancaires, essayer de trouver des reports, des échelonnements, pour faciliter les prêts… Les besoins quotidiens des ménages." 

Aménager le Code minier

L'Usoenc propose aussi un aménagement temporaire du Code minier, pour favoriser l’exportation du nickel basse teneur et permettre un échange de minerais entre opérateurs locaux. Mutualiser les moyens des trois usines devrait aussi permettre de réduire les coûts.

Garder confiance

Alors que la chute de l’industrie métallurgique se profile depuis des mois, les syndicalistes continuent d'y croire. "Pour nous, il n’est jamais trop tard", réagit le secrétaire général de l'Usoenc, Jean-Marc Burette. "C’était une situation qu’on ne pouvait pas forcément prévoir. Les positionnements des actionnaires, c’est toujours compliqué à deviner. Aujourd’hui, on est face à la situation. On a le devoir en tant que syndicat de réagir pour préparer le terrain, notamment les deux autres usines qui sont dans le même sillage." 

Évaluer l'impact

Depuis lundi dernier, un comité technique est en place pour recenser les conséquences de la mise en sommeil. Il rassemble syndicats, patronat, provinces et Etat. Deux réunions se sont tenues à ce jour. Des rencontres sont prévues chaque semaine. Selon l'Usoenc, le nombre d'emplois directs menacés par les difficultés des trois complexes est estimé à cinq mille personnes. Le nombre d'emplois indirects, à plus de treize mille. 

Le reportage d'Aiata Tarahu et Cédric Michaut

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