Les municipalités calédoniennes ont sensiblement augmenté leurs investissements en 2017, malgré une économie au ralenti. C’est ce que révèle l’Observatoire des communes de l'AFD, qui s’est également intéressé à la gestion des déchets.
•
Un nouveau centre aquatique à Nouméa, de nouvelles écoles à Dumbéa… Toutes ces infrastructures ont un coût. En 2017, le montant de ces investissements dans les trente-trois communes du pays s’élève à près de 19 milliards de francs contre 16,3 milliards de francs en 2016. Un chiffre en augmentation et ce, malgré des dotations qui stagnent.
C’est ce que pointe l’édition 2019 (sur la base des comptes de 2017) de l’Observatoire des communes de Nouvelle-Calédonie de l'Agence française de développement. Ses résultats ont été présentés, vendredi, aux deux associations de maires. Or, selon l’Observatoire, c’est l'emprunt qui permet cette croissance et la bonne nouvelle, c'est que l'endettement des communes reste soutenable. Des dépenses de fonctionnement en hausse
Dans ce rapport, l’AFD note une bonne gestion de la part des différentes municipalités. « Les recettes sont atones depuis maintenant quatre ans. Les dépenses sont globalement maîtrisées, même si on note une augmentation des dépenses de fonctionnement (+2,9 % par rapport en 2016 contre 1,3 % en moyenne entre 2014 et 2016). Mais globalement, les communes arrivent à dégager suffisamment d’épargne pour financer leurs investissements et rembourser leurs dettes », relève Philippe Renault, le directeur de l’agence régionale de l’AFD en Nouvelle-Calédonie.
Mais derrière l’amélioration apparente des finances de certaines collectivités, la maîtrise de certains budgets comme ceux de l’eau, de l’assainissement et des déchets posent question. L’AFD a profité de la présence des communes pour leur présenter une étude réalisée avec l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) sur la gestion des déchets, perçue comme un enjeu important des territoires dans le monde. En 2017, près de 100 000 tonnes de déchets ont été collectées sur le Caillou, soit une production de plus de 10 tonnes par heure et 370 kg par habitant, un ratio comparable à la moyenne métropolitaine. En théorie, les communes doivent parvenir à équilibrer leur budget « déchets » avec la seule redevance payée par les usagers. Mais dans les faits, cet équilibre financier est difficile à atteindre. « On ne pourra pas appliquer aux gens qui habitent en tribu et dans les villages la même taxe que celle appliquée dans le Sud, qui va de 35 000 à 45 000 francs par an pour les ordures ménagères, relève Wilfrid Weiss, le président de l’association des maires de Nouvelle-Calédonie. En brousse, pour le SIVM Nord, on est à 15 000 francs par an. Ça fait une différence. »
« Pour l’instant, on demande aux habitants de payer les pochons de différentes couleurs car ce sont eux qui font le tri, explique Joseph Waikedre, le secrétaire général de la commune de Pouébo. Aujourd’hui, la majorité ne paie pas donc la réflexion qui est menée par le conseil d’exploitation des déchets, c’est de sensibiliser la population pour que tout le monde participe à une redevance. » Parmi les 33 communes que compte la Nouvelle-Calédonie, seules Nouméa, Dumbéa et Païta parviennent à équilibrer leur budget « déchets ». « C’est une volonté de l’exécutif municipal de pouvoir aller à l’équilibre, rappelle Georges Naturel, président de l’Association française des maires. Ce n’est pas toujours facile, nous faisons partie des communes où le montant de la redevance est le plus important parce que c’est un service que chacun d’entre nous doit financer. On a quelques impayés mais c’est beaucoup plus compliqué dans les communes purement rurales, où le taux d’impayés est plus important. »
Selon l’étude de l'AFD et de l'ADEME, le principe pollueur-payeur et l’interdiction de plastiques à usage unique sont des mesures qui contribuent à diminuer la production de déchets.
Le reportage de Brigitte Whaap et Fabien Cailleau
C’est ce que pointe l’édition 2019 (sur la base des comptes de 2017) de l’Observatoire des communes de Nouvelle-Calédonie de l'Agence française de développement. Ses résultats ont été présentés, vendredi, aux deux associations de maires. Or, selon l’Observatoire, c’est l'emprunt qui permet cette croissance et la bonne nouvelle, c'est que l'endettement des communes reste soutenable. Des dépenses de fonctionnement en hausse
Dans ce rapport, l’AFD note une bonne gestion de la part des différentes municipalités. « Les recettes sont atones depuis maintenant quatre ans. Les dépenses sont globalement maîtrisées, même si on note une augmentation des dépenses de fonctionnement (+2,9 % par rapport en 2016 contre 1,3 % en moyenne entre 2014 et 2016). Mais globalement, les communes arrivent à dégager suffisamment d’épargne pour financer leurs investissements et rembourser leurs dettes », relève Philippe Renault, le directeur de l’agence régionale de l’AFD en Nouvelle-Calédonie.
Observatoire Des Communes Nouvelle Caledonie 2019 by Françoise Tromeur on Scribd
100 000 tonnes de déchets par anMais derrière l’amélioration apparente des finances de certaines collectivités, la maîtrise de certains budgets comme ceux de l’eau, de l’assainissement et des déchets posent question. L’AFD a profité de la présence des communes pour leur présenter une étude réalisée avec l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) sur la gestion des déchets, perçue comme un enjeu important des territoires dans le monde. En 2017, près de 100 000 tonnes de déchets ont été collectées sur le Caillou, soit une production de plus de 10 tonnes par heure et 370 kg par habitant, un ratio comparable à la moyenne métropolitaine. En théorie, les communes doivent parvenir à équilibrer leur budget « déchets » avec la seule redevance payée par les usagers. Mais dans les faits, cet équilibre financier est difficile à atteindre. « On ne pourra pas appliquer aux gens qui habitent en tribu et dans les villages la même taxe que celle appliquée dans le Sud, qui va de 35 000 à 45 000 francs par an pour les ordures ménagères, relève Wilfrid Weiss, le président de l’association des maires de Nouvelle-Calédonie. En brousse, pour le SIVM Nord, on est à 15 000 francs par an. Ça fait une différence. »
Etude Gestion Dechets Nouvelle Caledonie Echelon Intercommunal Afd Ademe by Françoise Tromeur on Scribd
Encore trop d’impayés
L’étude révèle d’ailleurs une évolution dans les schémas de prévention et de gestion. A Pouébo, le ramassage classique des déchets ménagers n’a plus cours. Ces derniers sont triés et une partie est traitée par les habitants. Le reste est envoyé une fois par semaine au centre d’enfouissement et de stockage des déchets de Bwapanu à Kaala-Gomen.« Pour l’instant, on demande aux habitants de payer les pochons de différentes couleurs car ce sont eux qui font le tri, explique Joseph Waikedre, le secrétaire général de la commune de Pouébo. Aujourd’hui, la majorité ne paie pas donc la réflexion qui est menée par le conseil d’exploitation des déchets, c’est de sensibiliser la population pour que tout le monde participe à une redevance. » Parmi les 33 communes que compte la Nouvelle-Calédonie, seules Nouméa, Dumbéa et Païta parviennent à équilibrer leur budget « déchets ». « C’est une volonté de l’exécutif municipal de pouvoir aller à l’équilibre, rappelle Georges Naturel, président de l’Association française des maires. Ce n’est pas toujours facile, nous faisons partie des communes où le montant de la redevance est le plus important parce que c’est un service que chacun d’entre nous doit financer. On a quelques impayés mais c’est beaucoup plus compliqué dans les communes purement rurales, où le taux d’impayés est plus important. »
Selon l’étude de l'AFD et de l'ADEME, le principe pollueur-payeur et l’interdiction de plastiques à usage unique sont des mesures qui contribuent à diminuer la production de déchets.
Le reportage de Brigitte Whaap et Fabien Cailleau